Dans les années 1980, Didier Brousse, le fondateur de la galerie Camera Obscura, tenait un atelier de tirages et d’encadrement photo. A l’époque, la pratique est rare. C’est avec un ami qui s’est frotté aux techniques américaines qu’il se lance dans l’aventure. Outre-Atlantique, de nombreuses galeries et espaces dédiés à la photographie ont déjà fleuri un peu partout. En France, la discipline acquiert doucement ses lettres de noblesse. Didier Brousse commence à organiser des expositions dans son atelier, puis de fil en aiguille l’activité de galerie est privilégiée, jusqu’à devenir la pierre angulaire de son travail.
En 1993, Camera Obscura ouvre ses portes, rue Daguerre d’abord, dans le 14e, puis boulevard Raspail. Les tirages et l’encadrement des pièces choisies sont toujours, expérience oblige, extrêmement soignés. Les artistes exposés sont essentiellement des photographes contemporains. Le maître des lieux essaye d’alterner des grands noms comme Sarah Moon, Marc Riboud ou Willy Ronis avec des talents moins connus du grand public, comme Christopher Taylor, Masao Yamamoto ou Claudine Doury. Et si, à Camera Obscura, on privilégie la photographie traditionnelle, en noir et blanc, et le tirage argentique, rien n’est arrêté ou fermé. Avec cinq ou six expositions par an, la galerie fait également la part belle aux envolées plus contemporaines.