1. Germain Richier
    © Michel Sima/ Bridgeman Images Crédit photographique : Michel Sima/Bridgeman Images
  2. Agnès Varda, « Germaine Richier dans son atelier », 30 novembre 1955
    © Adagp, Paris, 2022 © Succession Agnès Varda. Fonds Agnès Varda déposé à l’Institut pour la PhotographieAgnès Varda, « Germaine Richier dans son atelier », 30 novembre 1955

Critique

Germaine Richier au Centre Pompidou

4 sur 5 étoiles
Le Centre Pompidou consacre une rétrospective XXL à la sculptrice, la remettant (enfin) sous le feu des projecteurs
  • Art
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Zoé Terouinard
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Time Out dit

Elle fut la première femme exposée de son vivant au Musée national d’art moderne. C’est dire à quel point Germaine Richier (1902-1959) a pesé dans le game malgré une carrière de deux décennies à peine. Et pourtant, comme beaucoup de ses consœurs, l’histoire de l’art l’a peu à peu zappée de ses manuels, la reléguant au verso d’une carte de Trivial Pursuit. Près de soixante-dix piges plus tard, dans une scénographie très (trop ?) sobre, on découvre ses corps aux proportions atypiques, entourés de photos d’archives et de dessins préparatoires – qui tiennent une grande place dans l’exposition.

Le parcours de cette rétrospective, à la fois chronologique et thématique, s’ouvre sur ces portraits classico-classiques, réalisés après sa formation au sein de l’atelier d’Antoine Bourdelle, dans lesquels on sent sa maîtrise du bronze frisant la perfection, mais aussi la quête ambiguë de son propre style. Mais attendez de voir la suite ! Lassé des visages, Richier se concentre vite sur les corps, qu’elle malmène autant qu’elle célèbre. Jambes interminables, torses voluptueux ou décharnés, silhouettes abstraites… Au fur et à mesure, l’humain fusionne avec l’animal et l’artiste imagine des créatures hybrides, inspirées de sa Provence natale. Araignée ou mante religieuse, les bestioles choisies célèbrent toutes le pouvoir féminin. Après plus d’un demi-siècle sans que l’on n’entende parler d’elle, sa récente mise en lumière permet une relecture féministe de son œuvre, dévoilant une artiste bien plus contemporaine que prévu.

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De 11 à 14 €
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