Bellini -  La Vierge et l’Enfant entourés de saint Jean Baptiste et d’une sainte
Giovanni Bellini, La Vierge et l’Enfant entourés de saint Jean Baptiste et d’une sainte, vers 1500, tempera et huile sur bois, Gallerie dell’Accademia, Venise © © G.A.V.E Archivio fotografico – su concessione del Ministero della Cultura

Critique

Giovanni Bellini, Influences croisées

4 sur 5 étoiles
Avis aux amoureux de la Renaissance : filez au musée Jacquemart-André pour découvrir la toute première expo consacrée au grand maître vénitien Bellini
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Zoé Terouinard
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Time Out dit

Son nom ne vous évoque pas grand-chose, à part peut-être un cocktail à base de champagne à s’enquiller pendant un brunch ? Et pourtant. Giovanni Bellini (1430-1516) est considéré comme le père de l’école vénitienne, un mouvement qui rompt avec le style gothique, super en vogue au XVe siècle. Et pour la première fois en France, le musée Jacquemart-André lui offre une rétrospective à la hauteur de son influence. 

Celui qui a été le prof de Giorgione et Titien est à l’origine d’une production extrêmement dense que l’on retrouve dans les collections publiques (et privées) les plus importantes du monde. On vous laisse donc imaginer la galère que cela a été de réunir une cinquantaine de ses œuvres au même endroit ! Rien que pour ça, l’expo constitue un événement que l’on ne peut que vous encourager à aller voir de vos propres yeux. 

Dans une scéno malheureusement un peu sombre, le musée revient à travers un parcours chrono-thématique inédit sur les nombreuses influences et inspirations du peintre, qu’elles proviennent de son père, de l’art byzantin ou de la peinture flamande. Les tableaux et retables nous plongent direct dans la Cité des Doges, et l’on ne peut s’empêcher de sourire devant les coupes de Bee Gees dont le pauvre Jésus est affublé – et surtout les bébés cheum typiques des icônes chrétiennes de la Renaissance. 

Des petits êtres bodybuildés avec des têtes de vieillards qui représentent le Christ, interrogeant aussi bien les spectateurs que les théoriciens. Si certains estiment que la laideur des nourrissons est liée à un manque de pratique (après tout, rares étaient les occasions de représenter des gosses), d’autres estiment que cela renvoie à la double nature du Christ, né homme parfait. On vous laisse vous faire votre opinion !

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