Pour qui : TOUT LE MONDE, Le Greco en France, c’est un événement !
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Ce mois-ci, le Grand Palais avait du pain sur la planche ! Après avoir accueilli les collectionneurs et amateurs d’art contemporain de ce monde pour la FIAC, le musée s’attaque à un monument de la peinture : Domenikos Theotokopoulos dit Le Greco (1541-1614), le plus espagnol des peintres grecs. Le temps d’une rétrospective monumentale, le Grand Palais rend hommage à un des génies consacrés de l’histoire de l’art, modèle absolu des modernes et anomalie fascinante de la peinture.
Né en Crète en 1541, Domenikos se forme à la Renaissance italienne à Venise puis à Rome, comme bon nombre d’artistes de l’époque. Mais c’est à partir de 1577, à son arrivée en Espagne, qu’il deviendra El Greco, la figure majeure du Siècle d’or que l’on connaît et adule aujourd’hui. Loin d’être un peintre divin classique et ennuyeux, Le Greco est un précurseur qui déforme les corps et sature les couleurs, une sorte de maniériste italien sous acide qui inspirera aussi bien Picasso que Jackson Pollock.
Peut-être est-ce la trop grosse attente liée à cette exposition ou le manque d’habitude de voir ce génie exposé, mais le Grand Palais apparaît comme un peu paresseux ici, se reposant sur les fonds plus que sur la forme. Présentant 71 œuvres, l’expo est installée dans la Galerie sud-est et non dans les espaces normalement dédiés aux grandes rétrospectives (pour cause de travaux), et les œuvres semblent posées tant bien que mal dans une espèce de grand couloir blanc. L’ensemble, assez plat, est heureusement sauvé par la présence de chefs-d’œuvre comme la célèbre Assomption de la Vierge, qui réussit à nous redonner la foi.