Les experts de la NASA le confirment : il n’y a qu’un seul lieu sur le continent eurasiatique où il est physiquement et mathématiquement possible pour un château du XVIIe siècle de cohabiter avec art contemporain, oies sauvages, abeilles géantes, canots en bois, « truie-nénuphar » en alu, cabanes-patates, arbres centenaires, baignoires d’extérieur et canards jaunes en caoutchouc. Le Domaine de Chamarande, Essonne, France, latitude 48.5139083, longitude 2.2177973. Un écrin de verdure de 98 hectares situé à quelques pas du RER C, dont on vous parle souvent à l’arrivée des beaux jours. Pourquoi ? Parce qu’il sort du lot et défie les lois de la cosmologie artistique. Parce qu’il fait bon flâner dans son château, sur ses pelouses et dans sa forêt. Mais surtout, parce que son Centre d’art propose chaque année des expositions qui mêlent savamment l’utile, l’esthétique et l’agréable, privilégiant des œuvres que l’on peut toucher, escalader, construire de ses propres mains ou même, cette année, des installations dans lesquelles on peut dormir et pique-niquer. Tout ça, pour nous encourager à interroger notre rapport à la nature, à l’urbanisation galopante du « Grand Paris » ou à la société de consommation. Sans oublier d’initier le jeune public à toutes ces questions d’actualité et d’avenir, et le sensibiliser aux douces dérives de l’art d’aujourd’hui.
A propos de cohabitation : cet été, c’est justement à l’habitat, naturel et artificiel, humain et animal, que Chamarande consacre son exposition saisonnière. Côté jardin, place aux cabanes éphémères de Florence Doléac et David de Tscharner, au « potager » de pavillons de Laure Tixier ou au « bateau Chopper » de Coloco. Côté château, honneur aux labyrinthes carrolliens (Pierre Ardouvin), aux grands ensembles vus du ciel (Coloco), aux ateliers de menuiserie (Constructlab), au « marbre » fabriqué avec des déchets de chantiers (Stefan Shankland) et aux rêves d’enfance, peuplés de ruches gigantesques (Jean-François Fourtou). Le tout, épicé par des performances à foison et une collection permanente d’œuvres installées dans les jardins - de l’échelle géante de Philippe Ramette à la ‘Nature morte’ de Christian Robert-Tissot. De quoi s’offrir une échappée verte, ludique et instructive, sous la bonne étoile de l’art. Contemporain, oui, mais surtout dégourdi et féérique.
Ouverture du château tous les jours de midi à 19h jusqu’au 31 août ; du mercredi au dimanche de 13h à 18h à partir du 1er septembre.
Accès au parc tous les jours de 9h à 20h jusqu’au 30 septembre, de 9h à 18h à partir du 1er octobre.
Balades en ‘Bateau Chopper’ : le samedi et le dimanche de 13h30 à 15h, de juin à octobre.
Ateliers de menuiserie pour remeubler le château : tous les jours de 17h à 18h.
Possibilité de dormir dans les habitats transformables de Florence Doléac et David de Tscharner, sur réservation (chamarande@essonne.fr) : les 13 et 27 juin, les 4, 11, 18 et 25 juillet et les 1er, 8, 15 et 22 août.
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