Dès notre arrivée à la Philharmonie, on comprend vite qu’on ne va pas visiter une expo classique. Équipé d’un casque audio, on débarque dans une première salle où le plus célèbre des Marseillais, Jul, s'époumone sur un écran géant. Le ton est donné. Divisée en six parties, l’expo nous plonge dans l’histoire d’un genre longtemps négligé, moqué, mis de côté. Un peu comme la banlieue, où il trouve son origine en France. D’abord calqué sur les US, le hip-hop à la sauce française se démarque vite, marqué par l’histoire de son pays. Grâce à une scéno très travaillée et à la multitude de supports proposée par la Philharmonie, on assiste à la croissance inarrêtable du genre, passant des quais du métro parisien aux ondes radios ou au petit écran avec H.I.P. H.O.P, émission animée sur TF1 par Sidney dans les 80’s.
Mais attention, le hip-hop, ce n’est pas que du gros peu-ra. Danse, block party, graff et mode, chaque pan de la culture est passé au crible par la Philharmonie qui propose un ensemble d’archives photo, de sapes, ou même une reconstitution d’une rame de métro dans laquelle on est – pour une fois – content de monter. Côté street art, les plus grands de la discipline rythment le parcours de l’expo. Les œuvres de Fab 5 Freddy, JonOne ou Maxime Drouet se mêlent aux pochettes de vinyles, aux photos de Maï Lucas ou Marc Terranova et aux objets d’archives, disques d’or, cassettes et chaînes en or en pagaille. Mais le clou du spectacle réside dans une immense salle immersive à 360 degrés où l’on peut entendre Diam’s chanter qu’elle “emmerde le Front national" et NTM foutre le feu à la scène.
On conseille vivement à Eric Zemmour qui déclarait en 2009, sans pression, que “le rap est une sous-culture d'analphabètes”, de venir faire un tour à la Philharmonie.