Si les rétrospectives et les monographies XXL se succèdent à Paris (quitte à lasser), la Galerie XII prend le contre-pied de cette tendance individualiste et réunit sept de ses poulains pour un dialogue autour de la photographie contemporaine et du pouvoir de la représentation par l’image. Inspirés par les mots de Paul Valéry, les photographes s'extirpent de leurs chambres noires pour mettre en lumière la matérialité d’un tirage et toutes les possibilités offertes par leur médium de prédilection. Dans cette galerie du Marais s’enchaînent ainsi les tirages au sel de Fabien Ducrot traitant de l’IA, les clichés brodés et poétiques d’Alexandre Aldavert et de Sabatina Leccia, ou encore les petits formats intimistes d’Andrei Farcasanu.
Côté scéno, rien de neuf sous le soleil : une galerie aux murs blancs qui conçoit son expo collective comme un enchaînement d’images, sans parcours véritable. Une sobriété qui pourrait apparaître comme un manque de réflexion muséale mais qui laisse en fait totalement la place aux artistes pour mettre à l’épreuve l’art de la photo. Car, malgré des techniques et des approches toutes très diversifiées, les photographes présentés par la Galerie XII ont en commun de vouloir réinterpréter, essayer et distordre un médium que l’on ne pensait pas si éclectique. Tout ne nous touche pas mais tout a le mérite d’interroger l’avenir de la photographie et ses possibilités finalement infinies. Comme dans la pénombre de la nuit, ici, tout est possible : le meilleur comme le pire.