Ce n'est pas la première fois que l'on croise les œuvres ondoyantes d'Astro. Sur l'événement 'Ourcq Living Colors', lors du festival Top to Bottom, au M.U.R Oberkampf ou dans l'appartement du Loft 34 pour l'exposition ‘Home Staging’ en octobre dernier : l'artiste est partout, sur tous les fronts, partageant l’affiche sans chercher à voler la vedette. Pourtant, fort d'une renommée croissante et d'une crédibilité plus que certaine dans son domaine, il était temps qu'Astro fasse l'objet d'une exposition unique. Un solo show qui se tient (enfin !) du 23 février au 19 mars, entre les murs de sa galerie de (p)référence : le Loft du 34.
Brillant, presqu'au firmament
Apposées sur les cloisons du lieu, les toiles d'Astro apparaissent comme autant de portes s'ouvrant vers des dimensions inexplorées, des galaxies lointaines aspirant dans leur trou noir celui qui les regarde, de façon quasi-magnétique. C’est donc happé, hypnotisé par ces vortex mouvants, puissants, dynamiques, que l’on plonge tête la première dans le tableau.
A travers différentes phases de lecture – certaines toiles peuvent changer d’orientation et prendre alors un tout autre sens –, on découvre un style propre et incroyablement efficace qui découle d'années de travail et de peinture. Les lettrages de ses prémices se trouvent englobés, englués, fondus au cœur de ses formes et de ses ornements à la texture veinée plus vraie que marbrure. Ici un « A », là un « O », un « S ». Là un œil, plus ou moins conscient, plus ou moins appuyé, agrémenté d’une pupille ou de cils. Car, derrière la beauté envoûtante des noirs intenses et des ocres pastel se cache toujours une créature inquiétante, aux yeux perçants et au sourire carnassier, agrémentant cet univers cosmique d’un côté mystique, mystérieux. On croit regarder la toile mais, en fait, c’est elle qui nous observe.
Astro, une étoile qui ne filera pas de sitôt
Quel singulier mélange que celui des briques brutes, nues et modernes de l'espace investi et les volumes aux couleurs chatoyantes, surchargées d'arabesques. Le contraste est saisissant, percutant, magnifique. Mais le véritable génie d’Astro réside avant tout dans ses expérimentations. Comprenant que le moment où jamais de laisser libre cours à ses émulations artistiques était venu, cet obsédé de l’immersion nous offre de tester ses dernières trouvailles. Une sculpture 3D en lieu et place de la baie vitrée ; un miroir lumineux étirant en profondeur les perspectives ; ou encore un lino se déroulant dans la cour pavée, accueillante allée de volutes serpentines terminée par un puits sans fond et pourtant sans épaisseur, à côté duquel on passe avec la prudence d’un funambule, de crainte d’y tomber. Des jeux d’optique, illusions magiques, qui impliquent le visiteur et le font basculer dans un monde parallèle et déformé. Telle une Alice au Pays des Merveilles astronomiques.
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'Immersion' fait partie des expositions gratuites à voir à Paris mais également de nos événements artistiques préférés, à retrouver dans notre dossier des meilleures expos du moment.