Faites-nous confiance, la nouvelle star de l’art contemporain, c’est elle. Âgée de seulement 30 ans, Issy Wood a déjà exposé au LACMA de Los Angeles, à l’Ilmin Museum de Séoul ou au Schinkel Pavillon de Berlin. Et pour la première exposition de l'Américaine en France, c’est à Lafayette Anticipations que ça se passe. Le spot du Marais présente une soixantaine de toiles récentes aux formats et sujets variés, en donnant la parole à l’artiste qui enchaîne les citations mi-référencées, mi-golri sur les cartels.
Une mise en scène qui donne le sentiment de plonger dans les pages du journal intime d’un pur produit de sa génération, entre références pop aux Sopranos et à Sex and the City, visites traumatisantes chez le dentiste, grosses bagnoles et délicates porcelaines. Ses huiles sur velours (à l’effet visuel saisissant) et sur lin associent grande peinture figurative traditionnelle et kitsch inspiré des réseaux sociaux, entre Tumblr nostalgique et photo dump Insta.
Si le coup de pinceau de la peintre basée à Londres met tout le monde d’accord, son univers déployé sur les trois niveaux de Lafayette Anticipations fera réfléchir celles et ceux pour qui la peinture figurative est purement contemplative. Outre cette technique impeccable, ce qui ressort de cette exposition, c’est le lien avec la “weird girl aesthetic”, qu’on a vu arriver d’un drôle d’œil dans le monde de la mode avec les Crocs et Bella Hadid.
Une esthétique à laquelle la peinture, qui semblait jusqu’alors détachée de ce désir de branchitude, n’a finalement pas échappé. Et c’est ainsi qu’un portrait ringard d’un spitz (ce petit chien à grosse fourrure) devient cool dans cet accrochage savamment étudié. Issy Wood serait-elle la fille spirituelle de Rembrandt et Samantha Jones ?