On le connaît pour ses poésies enfantines, ses chansons entonnées par Yves Montand ou Serge Gainsbourg, son engagement politique et les nombreuses écoles primaires baptisées en son honneur. Jacques Prévert était aussi un artiste flirtant avec le surréalisme. Et puisque le mouvement fête ses 100 piges, ni une, ni deux, le musée de Montmartre a sauté sur l'occasion pour rendre hommage à cette figure plus discrète que Dalì, mais tout aussi essentielle.
C’est l’exposition parfaite à faire un dimanche après-midi, sous un soleil d’hiver, entre copains ou en famille. Joyeuse et colorée, Jacques Prévert, rêveur d'images rassemble près de 150 pièces éclectiques entre collages, photos, dessins, gouaches mais aussi tableaux de ses amis (Calder, Picasso ou Miró, pour ne citer qu’eux). L’occasion de redécouvrir l’homme de lettres qui se fait ici artiste populaire. À travers un parcours thématique en quatre actes, on rencontre un artiste libre, autodidacte, qui s’essaye à tout avec, toujours, une légèreté déconcertante.
Mais attention : si l’homme virevolte entre écriture de scénarios et peintures oniriques, il ne manque pas de sérieux pour autant. Prévert, ce sont des choix plastiques affirmés, aussi divers soient-ils. Le texte et l’image s'enlacent sans cesse, toujours avec goût et humour. Un dialogue permanent qui se poursuit avec des collaborations avec les artistes de son temps, dont les exemples ne manquent pas ici (visibles, notamment, au sein des fameux livres d’artistes, tous sublimes).
Une ode à l’amitié déployée sur les deux étages d’un musée qui prend des allures de cour de récré. Développées au phalanstère de la rue du Château, où il vivait, entre autres, avec Aragon et Yves Tanguy, et buvait des kawas avec André Breton, les relations de Prévert étaient centrales dans son travail et quotidien. Et ils avaient l’air de vraiment bien se marrer.