Pour qui ? Ceux qui veulent en prendre plein les yeux
Voir quoi ? Du brut et du beau
L’automne parisien commence fort avec une pléiade de noms ronflants : Picasso à Orsay, Miro au Grand Palais... Et surtout, LA véritable expo blockbuster : Basquiat à la Fondation Louis Vuitton. Une personnalité fascinante coiffée de dreads qui a autant séduit Warhol que Madonna, une côte qui explose tous les plafonds – 110,5 millions de dollars pour un Skull (Sans Titre) de 1982 en mai 2017, rien que ça –, et un regard unique et brutal sur le monde qui l’entoure, plaqué sur des toiles monumentales.
Plus qu’une icône, Basquiat est un véritable coloriste qui livre une peinture aussi sentimentale que violente. Répartie sur quatre niveaux, l’expo développe les différentes thématiques explorées par l’artiste au cours de sa tristement courte carrière, à travers plus de 120 œuvres. De sa période graff SAMO © (pour same old shit : "toujours la même merde") à sa fascination morbide pour la religion et la mort, chaque salle nous plonge dans l’univers torturé et naïf de Basquiat grâce à un nombre de prêts incroyable. Une médiation impeccable – fait assez rare pour être souligné –, et un accrochage minimaliste nous permettent de kiffer d’autant plus les chefs-d’oeuvres présentés.
Si l’on revoit les bases avec des toiles classiques, comme son autoportrait accompagné de son pote Andy, Dos Cabezas (1982), on découvre aussi des tableaux inédits issus de collections privées. Mention spéciale aux Heads (1981, 1982, 1983), triptyque de vanités dévoilé pour la première fois au public, que l’on remarque dès le début de l’expo et qui nous met la première claque d’une longue série. En un mot : bluffant.