Jef Aerosol

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Time Out dit

Le street art a connu des jours plus « street » : depuis quelques années, les stars de la bombe et du pochoir sont de plus en plus nombreuses à pousser la porte des galeries et des musées, jouant occasionnellement les « artistes d'intérieur » pour le milieu officiel de l'art contemporain. Un lent phénomène d’intronisation qui, vu d’un bon œil, semble offrir de nouvelles possibilités et davantage de reconnaissance à un champ d'expression trop peu apprécié à sa juste valeur (voire totalement biffé, entre les années 1970 et les années 2000, par l’establishment). Mais, d’un autre côté, pas la peine d'être Nostradamus pour présager que ce petit flirt pourrait mal finir, en corrompant, par exemple, le statut « underground » du street art, et en faisant basculer cette contre-culture du côté de la « haute ». C’est pourquoi on a toujours tendance à prendre les expositions d’art urbain avec des pincettes, comme une sorte de cadeau empoisonné.

Comme n’importe quel « mouvement » d’art qui s’installe confortablement dans les rouages muséaux, le street art a donc commencé à écrire, depuis une dizaine d’années, son histoire officielle, à définir ses pionniers, à honorer ses « maîtres ». Parmi eux : Jef Aerosol, artiste français autodidacte qui peinturlure depuis les années 1980 les murs de Toulouse, Tokyo, Londres, New York ou Barcelone, posant un peu partout ses personnages à échelle humaine et sa fameuse flèche rouge – sa signature, sa petite marque de fabrique. Et donc, comme pour confirmer sa carrure de père fondateur, Aerosol signe sa première grande exposition personnelle cet hiver, à la Maison des Arts de Créteil. Au programme : de nouveaux pochoirs représentatifs des thèmes chers à l’artiste, célèbre pour avoir imprimé son ‘Sitting Kid’ sur la Grande Muraille de Chine. Des stars du rock, du punk, du cinéma, ainsi que des figures historiques et des anonymes des rues (mendiants, passants, musiciens…). L’occasion de voir l’œuvre du graffeur sous un autre jour, en espérant qu’elle n’y perdra pas de sa force, et qu’elle saura jouer avec l’espace du MAC comme elle sait se nourrir de l’environnement urbain. Bref, en croisant les doigts pour que ce petit pas de plus vers la muséification du street art sera une occasion de célébrer la culture des marges. Pas de la domestiquer.

> Horaires : du mardi au samedi de 13h à 18h30 et les soirs de spectacle

Infos

Site Web de l'événement
www.jefaerosol.com
Adresse
Prix
Entrée libre
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