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Critique

Josef Koudelka

5 sur 5 étoiles

Le voyage sans limites ni frontières d'un photographe, magnifique vagabond.

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Time Out dit

Parti de République tchèque dans les années 1970, avec pour seuls bagages son appareil photo, sa montre et son sac de couchage, Josef Koudelka décide de faire de l'exil son mode de vie. Ne rien posséder, ni toit ni loi, être libre de ses pas, de son regard et de son chemin, voilà la vie qu'il a vécue. L'Autriche, la France, l'Espagne, l'Italie, la Grèce... Il a parcouru l'Europe comme les beatniks parcouraient l'Amérique, à la recherche unique de la découverte, du plaisir de ne jamais dormir au même endroit et de la joie d'enjamber des frontières finalement invisibles. Photographe percutant et poétique, il a capté ce qu'il a vu au gré de ses pérégrinations. Sortes de visions éclatantes d'un monde à la beauté brute, ses photos sont d'une force et d'une émotion à couper le souffle. 

Un noir et blanc céleste

En 2016, en accord avec ses principes libertaires et généreux, Josef Koudelka a donné trente-cinq de ses photographies issues de la série ‘Exils’ au Centre Pompidou. Et c’est celles-ci que nous rencontrons aujourd’hui dans un noir et blanc affiné. Journal de bord bouleversant, tant par les sujets abordés que par la justesse de sa composition, les images qui le composent sont d'une rare puissance. Tantôt abstraites, laissant la géométrie de l'espace, la force de la lumière ou l'onde du vent dicter le cadre et le contraste, tantôt extrêmement documentaires, elles nous happent dans l'errance du photographe, certes itinérant mais absolument présent lorsqu’il pose son œil sur quelque chose ou quelqu'un. En regardant ces tirages, on a l’impression de voyager à ses côtés, d'être entraîné par la même force vitale qui l'animait, d’être autant témoin qu’acteur de sa vie. Semblant voler un éclat du réel, ces photographies se révèlent à la fois d'une grande simplicité et d'une abyssale complexité, ce qui les rend tout simplement époustouflantes.

La grâce des autoportraits

Surprise : au détour de la série ‘Exils’, on retrouve une petite série d'autoportraits de l’artiste le représentant dans sa position de voyageur libre, nomade et solitaire, immortalisé dans la plus vulnérable des positions : endormi, enroulé dans son sac de couchage, à l'endroit où, chaque jour, il choisit de passer la nuit. Exposés en enfilade, ces clichés font ainsi se succéder le visage aux yeux clos du photographe dans des décors changeants (sol d'une chambre, forêt, bord de route, banc public, etc.). D’un format plus petit, ce sont autant d'œilletons indiscrets qui nous convient au plus proche de son intimité. A travers cette mise en scène à la fois précaire et calculée, Josef Koudelka parvient donc à nous inclure dans sa vision, dont la grâce – que l'on ne rencontre pas souvent – possède, et la force de l'imaginaire, et la plénitude de la réalité.

Inscrite dans nos expos coups de cœur avec une note de 5 étoiles, 'Exils' est l'une des meilleures expositions à voir à Paris en ce moment, mais c'est aussi une des nombreuses expositions gratuites de la capitale, ce qui n'enlève rien à son attrait, bien au contraire !

Véritable coup de coeur de la rédaction, 'Exils' fait bien sûr partie des meilleures expos de Paris, des meilleures expos photos du moment et des expos gratuites, ce qui n'enlève rien à son attrait, bien au contraire !

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