Pour qui ? Les amoureux du street art
Voir quoi ? Des photos d’installations
Après plusieurs mois de travaux, la MEP rouvre ses portes en offrant une carte blanche à l’un peu trop présent JR. Un retour en photographie et quelques installations sur l’ensemble de la carrière du Français. Ou comment faire tenir des œuvres monumentales dans un salon de poche.
Sur les trois étages s’enchaînent les essentiels de l’artiste : ses portraits de génération, ses peuples héros et des photographies ou maquettes de ses célèbres collages. Tout ce qui ouvre les yeux sur les communautés et les vies, sur les dimensions humaines. Un parcours qui tente de redire le street art, et dont l’intérêt est tout relatif.
Et oui, encore et toujours cette question délicate, à savoir s’il faut emmurer l’art de rue dans les musées et les cadres photographiques. Une problématique essentielle quand on sait que JR a œuvré si fort pour les expositions libres et hors les murs. Un artivisme devenu tristement institutionnel, un underground devenu overground juste en changeant de paire de lunettes.
Car si la force de JR est sa relation avec les gens, sa mise à l’épreuve des espaces, ce Momentum-là reste au fond assez ridicule — un terme de physique mécanique, qui rappelle que JR est un ingénieur avant d’être complètement un artiste. Il crée surtout des dispositifs et des systèmes. Mais voilà, les miniatures de l’exposition ne retranscrivent pas grand-chose des splendeurs éventuelles, de ce qui se vit et se voit en géant.
On attendra fort que cette exposition-là se termine, pour se jeter sur le travail remarquable du « parti trop tôt » Ren Hang, dont l’Eros magique n’a d’égale que ses installations de corps fabuleuses. Mettez une croix sur votre agenda pour le mois de mars, pas sur celui de novembre.