Entre art, astrophysique et mythologie, Félicie d’Estienne d’Orves n’a pas voulu faire de choix. De ses multiples amours est née l’exposition Khépri, sortir au jour, que l’on découvre après un trajet en RER C à l’abbaye de Maubuisson. Le centre d’art du 95, de par son passé spirituel, est chargé d’une énergie particulière qui donne aux œuvres cosmiques de la plasticienne une autre dimension.
Invitation au silence, l’exposition alterne installations spectaculaires, sculptures lumineuses et peintures colorées pour explorer la relation entre l’Homme et le cosmos. Alors que le premier espace nous invite à suivre la course du Soleil depuis Mars, une gigantesque reproduction d'éclipse ultra-photogénique annonce la pénombre et dévoile les chefs-d’œuvre de cette expo : trois Nekromanteion qui font briller la salle des Religieuses. Ces grands miroirs lumineux se transforment en ouvertures sur le monde qui se reflètent entre elles indéfiniment, laissant apparaître des nébuleuses obscures. Ce que le monde scientifique a longtemps pris pour des trous noirs cache en réalité la naissance des étoiles, et c’est inlassablement qu’on les regarde venir au monde puis s’éteindre, au rythme d’une installation sonore signée Marc Billon.
Rien n’échappe à la fin, et nous, pauvres mortels, sommes faits de la même matière que les étoiles. Un lien mis en évidence dans les derniers espaces de l’exposition qui questionnent également le renouveau. Lorsqu’un astre explose, c’est tout un univers qui se crée. Que se passe-t-il quand c’est à notre tour de nous éteindre ?