1. Sabine Weiss (1924-2021), Jeunes gens fumant dans une voiture et tenant un écriteau « DÉFENSE DE FUMER », Carros, 20 avril 1983 Tirage gélatino-argentique © Les Arts Décoratifs © Sabine Weiss, collections Photo Elysée
    Sabine Weiss (1924-2021), Jeunes gens fumant dans une voiture et tenant un écriteau « DÉFENSE DE FUMER », Carros, 20 avril 1983 Tirage gélatino-argentique © Les Arts Décoratifs © Sabine Weiss, collections Photo Elysée
  2. Jean Dieuzaide (1921-2003), Garçon à vélo devant le supermarché Sodim au mur peint d’un paysage avec des colombes, rue des Arbousiers, Carros, avril 1983 Tirage gélatino-argentique © Les Arts Décoratifs © Jean Dieuzaide
    Jean Dieuzaide (1921-2003), Garçon à vélo devant le supermarché Sodim au mur peint d’un paysage avec des colombes, rue des Arbousiers, Carros, avril 1983 Tirage gélatino-argentique © Les Arts Décoratifs © Jean Dieuzaide

Critique

La maison pour tous. Une photographie sociale dans les années 80

4 sur 5 étoiles
Le MAD propose une expo 100 % photo documentant l’urbanisme des 80’s
  • Art
  • Recommandé
Zoé Terouinard
Publicité

Time Out dit

En plein tourbillon entre Photo Days et Paris Photo, le musée des Arts déco entre dans la danse avec une expo confidentielle autour de la donation de 450 clichés faite cette année par le commissaire d’exposition Marc Netter. Le thème ? L’utopie de la maison nouvelle à travers l’enquête photographique de Netter menée en 1983 pour Maisons Phénix – un constructeur de maisons peu onéreuses – sur le quotidien des habitants de la ville nouvelle de Carros, dans les Alpes-Maritimes. Entre documentaire urbain et travail artistique, Netter a entraîné dans cet acte de “socio-photographie” (comme il dit) six photographes, dont cinq sont aujourd’hui exposés au MAD au travers d’une centaine de clichés.  

Sabine Weiss, Jean Dieuzaide ou encore Guy Le Querrec capturent ainsi l’avènement du logement social à l’aune des années 1980. Ados qui s’ennuient ferme, animatrice de vente à domicile tirée à quatre épingles, mère de famille aux yeux doux et fatigués, balayeur de rue concentré… Tous prennent la pose dans un ensemble touchant qui met en scène les transformations topographiques depuis les Trente Glorieuses, avec des HLM toujours plus grands et une vie qui s’organise autour de rares attractions. Parmi elles, le centre culturel La Maison pour tous, qui attire tous les jeunes du quartier. Malgré le désir des photographes de restituer l’ambiance de Carros fidèlement, l’œil d’artiste prend le dessus, rendant la démarche bien plus intéressante. On sort alors de la notice pour observer la narration créée par ces professionnels du regard, la façon dont ils sélectionnent certains moments plutôt que d’autres, l’émotion prenant le dessus sur l’information.

Sans prétention aucune, l’expo rend un parfait hommage à cette tentative de photographie sociale, pourtant jamais dénuée de mise en scène. On appréciera notamment l’humour de Sabine Weiss, star de l’expo, qui s’amuse à photographier des jeunes avec une clope au bec tenant, hilares, un panneau interdisant de fumer. 

Infos

Adresse
Publicité
Vous aimerez aussi
Vous aimerez aussi