Comment les femmes sont-elles passées du corset inconfortable au yoga pants ? Comment une icône de la culture street comme Pharrell Williams a-t-il pu devenir DA d’une griffe aussi luxueuse que Louis Vuitton ? Bref, de quelle façon le sport a-t-il influencé notre vestiaire, sans même qu’on s’en rende compte ? A travers plus de 200 pièces (dont les plus anciennes datent du XVIIIe siècle), l’établissement du 16e arrondissement questionne la place du vêtement dans l’activité physique, et en profite pour soulever tout un tas de questions sociales liées à la mode.
Dans une scéno sobrissime et grâce à un ensemble de silhouettes et d’objets d’archives, l’expo nous rappelle que, si la garde-robe masculine n’a pas connu d’évolution incroyable, le corps des femmes a été tantôt soumis, tantôt libéré par le vêtement. Mode et mouvement ont longtemps été incompatibles pour les femmes, alors imaginez un peu quand elles ont voulu faire du sport !
Comment habiller une femme qui bouge ? En s’inspirant des mecs, pardi ! Les meufs troquent peu à peu leurs larges robes pour des culottes directement empruntées aux hommes pour faire du vélo, et se mettent à porter du jersey en ville, grâce à Gabrielle Chanel qui démocratise l’idée que le confort, comme le besoin de mouvement, est nécessaire à l'émancipation de la femme. Merci Coco ! Fille, garçon, les vestiaires se confondent jusqu’à fusionner à partir des années 1990, quand les icônes du hip-hop, dont les clips cartonnent sur MTV, font adopter le streetwear à tous, sans distinction de genre. De la crinoline au Lacoste TN, il n’y a qu’un pas.