Aux Terrasses de Nanterre, les buildings, les banques, les agences d'assurance et les fast-foods poussent comme des champignons. Pas les centres d'art contemporain. A priori, ce quartier blotti entre les bureaux de La Défense, les autoroutes de banlieue et l'université de Nanterre avait tout du terreau hostile à une quelconque initiative culturelle. Et pourtant, c'est ici, sur un coin de pelouse paumé au milieu de l'axe Louvre-Concorde-Arc-de-Triomphe-Grande-Arche-château-de-Saint-Germain-en-Laye, que l'ancienne équipe de la Villa des Tourelles a décidé de planter une petite graine artistique. Sans trop savoir ce que La Terrasse, inaugurée le 28 juin 2014, deviendra - une brindille insurgée contre un paysage de béton armé, ou un écosystème florissant, au sein duquel les citadins en mal d'art et de réflexion viennent s'oxygéner.
La Terrasse se veut un lieu d’échanges et de diffusion d’idées - ici, on cogite sur la vie urbaine, ses architectures et ses dynamiques sociales. Pour lancer la machine, beaucoup de projets en cours et en devenir : des expositions saisonnières dans la salle de 145m2 au sous-sol, un cycle d’installations sur l'esplanade où s'élève timidement le « toit » de La Terrasse (un petit bloc de verre discret), une vitrine d’œuvres d’art surplombant la route, des rencontres, des visites guidées, peut-être aussi des spectacles et des projections. Mais surtout une volonté de se rapprocher de la Fac en proposant de délocaliser certains cours, pour instiller une dimension éducative dans ce petit havre de création. « On est un peu brouillon, on veut faire de tout », nous dit-on. De tout, tant que ça porte ses fruits. Car la vocation de La Terrasse part d'un bon pied : tout porte à croire qu'elle émane bien d'un besoin d'entrer en dialogue avec le public nanterrois et parisien, plutôt que d'une simple envie de faire exposition. Une proposition fraîche et ouverte, comme on les aime.
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