1. La traversée des apparences
    Laurent DelhourmeLDProd
  2. Le tailleur BAR porté par Renée Breton sur les quais de Seine
    Willy MAYWALD

Critique

La traversée des apparences

3 sur 5 étoiles
Le Centre Pompidou nous fait découvrir ses œuvres sous toutes leurs coutures
  • Art
  • Recommandé
Zoé Terouinard
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Time Out dit

Les jours sont comptés avant la fermeture du Centre Pompidou pour travaux (de 2025 à 2030). Alors autant surfer sur les dernières Fashion Weeks pour marquer les esprits avant sa remise en beauté. Jusqu’en avril, Beaubourg file les clés à la journaliste et autrice de mode Laurence Benaïm, qui profite d’une carte blanche pour associer le temps d’une déambulation 17 modèles haute couture à certains des plus grands chefs-d’œuvre du musée parisien.

Pour cet accrochage, le Centre Pompidou est allé voir du côté de ses confrères du Palais Galliera et du MAD, tout en piochant directement dans les archives des grandes maisons de mode. Si l’on craignait une énième expo présentant des pièces reprenant de façon hyper littérale des motifs de tableaux, celle-ci est plus subtile. Loin d’être un exposé objectif de l’inspiration artistique de certains créateurs, l’événement mise sur la subjectivité de sa commissaire qui parle ici d’intime, de rapport au corps, à l’espace et au temps. 

Les lignes noires et blanches du célèbre tailleur Bar de Christian Dior sont ainsi rapprochées des toiles d’Ellsworth Kelly, quand Marine Serre, elle, semble mettre en mouvement les tentatives futuristes de Marcel Duchamp. Plus loin, une robe sculpturale d’Iris van Herpen offre une nouvelle dimension aux Mariés de la tour Eiffel de Marc Chagall, et une des célèbres robes noires d’Azzedine Alaïa renvoie à du mobilier design signé Marcel Breuer. Des affinités que l’on n’aurait jamais imaginées mais qui fonctionnent toutes à merveille, permettant de redécouvrir certains tableaux pourtant accrochés dans les collections permanentes depuis des années. 

Côté expérience muséale, malheureusement, on s’ennuie un peu. Ni vraiment expo, ni simple nouveau parcours, cet entredeux nous frustre et l’on aurait aimé une scéno aussi vibrante que les perles de Kevin Germanier et une médiation au taquet. Un bémol qui ne nous empêche pas de profiter de cette expérience, digne d’un premier rang de défilé.

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