Institut d'art et d'archéologie de la Sorbonne
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L’architecture orientale à Paris en 8 bâtiments

Un dossier pour s’échapper du Gris Paris sans avoir à le quitter.

Zoé Terouinard
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Si le Paris des cartes postales est majoritairement composé d’édifices haussmanniens, l’architecture d’inspiration orientale – ou mauresque – n’est pas en reste dans les beaux quartiers de notre capitale. Volutes à tout-va, riads cachés et arabesques carrelées nous font voyager sur les terres des mille et une nuits sans avoir à exploser notre empreinte carbone. La preuve avec notre sélection.

Pour découvrir l'architecture brutaliste à Paris, c'est par ici, et pour l'architecture contemporaine, c'est par là.

L’architecture orientale à Paris en 7 bâtiments

La Grande Mosquée de Paris

Autant frapper fort dès le début. Bâtiment emblématique de l’architecture orientale, la Grande Mosquée de Paris est la plus ancienne des mosquées de France métropolitaine, et probablement l’une des plus belles. Inauguré en 1926, l’édifice construit dans le style hispano-mauresque se distingue par son minaret de 33 mètres de haut et son patio coloré donnant sur un jardin à l'andalouse, avec jets d'eau et perrons richement décorés. Véritable bout d’Orient situé à deux pas du Jardin des plantes, la Grande Mosquée de Paris a d’ailleurs servi de lieu de tournage au Magnifique de Philippe de Broca avec notre Belmondo national, dont le début de l’action se situe à Bagdad. 

Où ? 2 bis place du Puits-de-l’Ermite, Paris 5e.

L’ancienne École nationale de la France d’Outre-mer

Après avoir construit en 1883 le pavillon français de l’Exposition universelle de Chicago, d’inspiration annamite et tunisienne, l’architecte Maurice Yvon réitère avec un bâtiment néo-mauresque pour abriter l'École nationale de la France d’outre-mer. Il faut dire qu’en tant que fils du peintre orientaliste Adolphe Yvon, le maître d'œuvre baigne depuis toujours dans le fantasme des arabesques. Un goût pour l’exotisme exacerbé dans son bâtiment du 6e arrondissement, organisé autour d’un patio andalou, vestige du passé colonial français. D’ailleurs, dans les années 1970, les fresques peu glorieuses célébrant les colons ont été effacées dans ce qui est, depuis 2002, l’une des annexes de l’ENA. 

Où ?  2 avenue de l'Observatoire, Paris 6e.

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L’Institut du monde arabe

On ne froissera personne si l’on affirme que la meilleure interprétation contemporaine de cette mode orientaliste est l’Institut du monde arabe. Inauguré en 1987 et imaginé par Jean Nouvel, l’édifice a pour vocation de créer des ponts entre cultures arabes et cultures occidentales. Déployé sur près de 17 000 mètres carrés dans le quartier de Jussieu, l’IMA est connu pour sa façade vitrée, décorée de 240 moucharabiés mécaniques. A l’intérieur, la richesse culturelle du monde arabo-musulman est célébrée à travers des expos, une bibliothèque ou encore un centre de langue et de civilisation arabe. Côté archi, on vous conseille de monter au sommet du bâtiment pour prendre un thé sur le toit-terrasse et profiter de la magnifique vue sur tout Paris.

Où ? 1 rue des Fossés-Saint-Bernard, Paris 5e.

La Maison du Maroc

Inaugurée en 1953 à l’initiative du roi Mohammed V, la Maison du Maroc, en plein cœur de la Cité universitaire, n’a a priori pas grand-chose de marocain. Sa façade lisse, typique des années 1950, n’est pas la plus originale, avec son esthétique dépouillée et ses fenêtres carrées rigoureusement espacées. Heureusement, une première rénovation signée André Paccard, alors directeur des bureaux techniques du palais royal au Maroc, insuffle un vent d’inspiration maghrébine grâce à l’ajout d’une porte monumentale, d’un perron en zellige, d’un sublime patio andalou ou encore d’un salon marocain. 

Où ? 1 boulevard Jourdan, Paris 14e.

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Anciens bains turcs

Conçus par les architectes Albert Duclos et William-Antoine Klein en 1876, les anciens bains turcs de la rue des Mathurins s’inscrivent parfaitement dans le goût orientaliste de l’époque, sans pour autant dénoter avec les bâtiments haussmanniens du quartier de l’Opéra. Frises à motifs floraux et étoilés, colonnettes, volutes et moucharabiés cachent un ancien établissement de standing organisé autour d’une immense salle voûtée ornée de mosaïques. Piscine d’eau de source, salles de massage, salon de coiffure, café, librairie… C’était le lieu incontournable des hommes de la haute société de la deuxième moitié du XIXe siècle. Bon, n’espérez pas vous faire un hammam aujourd’hui, le bâtiment étant tombé en désuétude, il ne reste aujourd’hui que sa jolie façade pour vous faire voyager. 

Où ? 18 rue des Mathurins, Paris 9e.

Maison de style hispano-mauresque

Située à deux pas de l’IMA, en plein cœur du quartier latin, cette “maison” à l’architecture surprenante détonne. Construit en 1890 par l’architecte Jean Boussard, ce petit immeuble (c’est déjà plus juste) détourne les codes de l’architecture hispano-mauresque en se parant d’une pierre grise typiquement parisienne. Si la façade principale est remarquable par ses garde-corps métalliques travaillés dans un style proche de l’Art nouveau, c’est surtout la loggia du dernier étage qui attire notre regard avec ses colonnes et ses arcades fleuries. Un petit air de Séville en plein Paris ! 

Où ? 17 rue des Bernardins, Paris 5e.

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Institut d'art et d'archéologie de la Sorbonne

L’Institut d’art et d’archéologie (Michelet pour les intimes) abrite les UFR d’histoire de l’art et d’archéologie de la Sorbonne. Un temple de l’art logiquement logé dans un bâtiment à l’architecture extraordinaire, dont l’édification a été confiée à Paul Bigot en 1925. S’il interprète de façon très libre les codes de l’architecture mauresque, à travers notamment un large panel de motifs et de merlons asymétriques sur le toit, on note aussi des influences subsahariennes (son style est proche de celui de la Grande Mosquée malienne de Djenné), toscanes (par sa couleur ocre), ou encore antiques et médiévales. Tout ce qu’on étudie entre ses murs, quoi. 

Où ? 3 rue Michelet, Paris 6e.

Pavillon Habib Bourguiba

A la manière de la tour et du Boulevard Paris 13, Mehdi Ben Cheikh, le taulier de la galerie Itinerrance a fait les choses en très grand en conviant deux artistes tunisiens à habiller entièrement la façade du pavillon Habib Bourguiba pour un résultat de toute beauté ! L'œuvre représente un enchevêtrement de lettres arabes en aluminium dessinées par l'artiste Shoof et mises en perspective par le designer Wissem Soussi. Vous pourrez l'admirer directement depuis le périphérique, de l'autre côté de la Cité U, pour un petite pause arty au milieu des bouchons. 

Où ? 45 boulevard Jourdan, Paris 14e.

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