A l’image d’une laverie automatique – ceux qui n’ont pas de machine à laver le linge chez eux le savent bien –, le Lavo//Matik est un lieu de rencontre où flottent un parfum de légèreté, de fraîcheur et une tranquille moiteur. Mais la comparaison s’arrête là car le Lavo//Matik se révèle bien plus chaleureux ! Ici, les murs blancs – qui ne le sont d’ailleurs plus vraiment – sont recouverts d’œuvres originales signées Jef Aerosol, Rea One ou Jérôme Mesnager, en fonction des expositions temporaires dont les vernissages se déroulent toujours autour d’une petite mousse. Quant au doux vrombissement des tambours il a, lui, été remplacé par l’énergie étourdissante d’une batterie punk ou d’une basse aux accents reggae.
Lâchez l'hybride !
Dans ce lieu atypique, fondé en 2014 par le musicien-écrivain-graffeur Benoît Maître (alias Ben Spizz), on jongle avec l’art urbain coloré autant qu’avec le rock’n’roll trash. Presque seul au milieu du grand boulevard du Général Jean-Simon, aux portes du 13e, le Lavo étend son univers jusqu’aux murs mitoyens où bon nombre d’artistes viennent y apposer leur patte picturale. On peut y buller, se laisser embarquer et dériver sans crainte de se perdre dans ce bouillon de cultures. Car il y aura toujours quelqu’un pour vous ramener sur la berge en vous proposant une chaise, histoire de feuilleter une monographie de C215 à l’aise. Ou juste pour vous conseiller un vinyle introuvable de petits labels indépendants à 6 €, un CD de Magnetix ou une anthologie des 70’s qu’on ne déniche que dans les bons antres littéraires.
Oscillant entre la boutique, la librairie, la galerie et le cabinet de curiosités, le Lavo//Matik charrie également dans son sillage des bibelots originaux, voire bizarres et bigarrés, comme des caps décoratives, des pins, des badges moutonneux et des arty-gadgets pour adultes. Mais aussi des tote-bags pochoirisés et des t-shirts au graphisme estampillé Obey. Sans oublier des sérigraphies de Garavato ou Konu ainsi que des magazines de genre et de qualité tels Stuart, Paris Tonkar ou encore Cheribibi.
Bref, pour enfin sortir la tête de l’eau après une journée de boulot, prenez le tram direction le Lavo. Là où l’ambiance créative et amicale qui y règne sera forcément vôtre.