Pour qui ? Les amoureux du presque abstrait
Voir quoi ? Un beau dialogue entre Braque et Picasso
Un nouveau cycle s’ouvre au Centre Pompidou, construit autour des œuvres cubistes de Georges Braque et Pablo Picasso. Un dialogue entre deux confrères, deux amis montrant la façon avec laquelle ceux-ci ont remis en cause les formes et techniques de représentation traditionnelles. Une aventure cruciale du 20ème siècle.
L’exposition en appelle d’abord aux origines. Quelques toiles de Cézanne, des portraits expérimentant déjà l’exercice des lignes et la dénaturalisation du réel. Puis des œuvres africaines, ce style primitif et ses formes brutes, influence majeure des deux hommes. Viennent ensuite les couleurs tranchantes et les géométrisations extravagantes.
Tant les portraits et les bustes de Picasso que les paysages de Braque, ces œuvres à l'allure de voyage évoquent de plus en plus les limites de leur travail d’abstraction. Pourtant, leur cubisme reste toujours attaché au monde. Oui, il s’agit d’un langage visuel inédit, une rupture avec la vision directe et la transcription immédiate, mais pas un abandon du réel. On découvre également au milieu de ce long parcours de toiles, différents collages et assemblages... Le tout dans un agencement d’une tristesse indigne du Centre.
Ces fulgurantes et radicales expériences attireront les plus grands artistes de l’époque. On pense à Fernard Léger, dont les couleurs retranscriveront la vitalité des environnements urbains. L’exposition se termine par quelques œuvres de postérité, malheureusement bien trop peu pour comprendre l’héritage d’un mouvement essentiel. Dommage.