Des immeubles de bureaux comme celui du 29 rue Blanche, il en a été construit à tour de bras dans les années 1970. On aurait pu passer devant pendant des siècles sans jamais lui jeter un regard. Inoccupé depuis plus de dix ans, cet immeuble de la compagnie d’assurances Generali menait une bien triste existence. Il n'aura suffi que d’un post Facebook appelant à l’investir pour en faire l'un des lieux les plus excitants et délirants du moment.
De virale, l'idée du Post est devenue réalité le 1er janvier dernier, lorsque les premières personnes sont venues occuper l'immeuble. Tout de suite soutenue par la municipalité, l'entité a signé dans la foulée avec l'assureur italien une convention d'occupation temporaire courant jusqu'au mois de novembre 2019. Un squat en plein SoPi, mazette !
A la fois espace d'habitation et lieu d'expression artistique, le Post s'étale sur 2 000 mètres carrés répartis sur neuf niveaux, dont trois sous-sols. Le terrain de jeu est démentiel et l'utilisation qui en est faite par les 70 personnes – option parité activée – à jour de la cotisation mensuelle de 10 € (!) l'est tout autant. Il y a tout d'abord ces cinq étages, où l'on retrouvera les classiques ateliers de peinture ou de risographie, un espace de coworking accessible sur acceptation des résidents ou encore un très coté salon de tatouage.
Mais il faut aller dans ses entrailles pour comprendre ce que le Post a de complètement fou. Commençons doucement avec le salon de coiffure, les nombreux ateliers de costumes et de travail du bois, l'immense espace d'exposition ou bien ces studios de photographes utilisant des procédés ancestraux comme le collodion humide. Plus on descend, plus on en découvre : un club de baby-foot, une salle de sport pour adeptes de boxe et de yoga, une salle de cinéma de 30 places. Enfin, tenez-vous bien, au niveau -3, un skatepark est en train d'être aménagé. Oui un skatepark.
Forcément, avec des atouts pareils, se pose maintenant la question de l'accès au public. Pour être clair, non, cette friche ne sera pas ouverte aux quatre vents. Mais plutôt lors de très récurrents micro-événements gratuits ou à prix libre, entre projections de films, expos des résidents et des dizaines d'autres choses encore à inventer. Soyez à l'affût, ce serait dommage de ne pas découvrir ces trésors. En y réfléchissant, on retrouve au Post le côté bordélique du réseau social qui l'a vu naître. Et c'est sans doute ça qui nous attire le plus.