Après une rétrospective gonflée au Pastel, voilà que le Petit Palais – plus inspiré que jamais – nous ressort une énième expo cinq étoiles. Le thème ? Paris. Le casting ? Franco-Batave et impressionnant : Van Gogh, Mondrian, Scheffer, Van Dongen, Millet et autre Cézanne – pour ne citer qu’eux – viennent dérouler 115 œuvres dans un parcours chronologique riche et franchement malin. C’est ainsi que dans la période du long XIXe siècle, on découvre les ponts qui existent entre les artistes néerlandais fraichement débarqués et les artistes majeurs de chez nous.
Et le choc fut grand ! Paris, ville du tout possible, contribue alors grandement à déshabiller les Hollandais d’un académisme conservateur et dépassé ; ici, ils n’essaieront pas de reproduire leurs aînés mais entameront une grande révolution artistique. Prenez Van Gogh qui, en peignant la Butte Montmartre à la fin du XIXe, expérimente – non sans talent – le pointillisme ; ou Mondrian, en pleine découverte du cubisme, qui l’assimilera de façon très personnelle. Et puis, quel plaisir de plonger le temps d’une expo dans le Pigalle d’antan. Mieux que n’importe quelle reconstitution.