Immense star de la photo made in UK, Martin Parr sublime les gens normaux, celles et ceux qui mettent des chapeaux trop grands, qui posent maladroitement devant la tour de Pise ou qui oublient de se tartiner de crème solaire l’été. Ces gens qu’on ne prend habituellement pas en photo, sauf peut-être lors du mariage de la cousine Jeanine. Derrière l’objectif teinté d’humour de Parr, les scènes de vie les plus banales deviennent art, et la photographie vernaculaire se targue d’être, désormais, un genre à part entière.
Cette fois-ci, c’est l’Irlande que l’artiste capture, ce pays vert qui le passionne depuis les années 1970 et où il a effectué de nombreux séjours, s’y nstallant même quelque temps au début des années 1980. Quatre décennies durant lesquelles il fige les multiples mutations de la région celte, de la visite du pape en 1979 au récent Brexit, toujours avec une grande tendresse.
Conçue à l’occasion de PhotoSaintGermain, l’exposition du Centre culturel irlandais présente des clichés en noir et blanc, rares chez l’artiste, mais aussi des photographies plus caractéristiques de son travail, entre gros plans sur des calvities, flashs extra-bright et couleurs vibrantes.
Grand prince, Martin Parr partage la scène avec d’anciens étudiants de la Belfast School of Art ou de l’université d’Ulster qui complètent le corpus d’images, faisant écho à la pratique de leur professeur. Une expo toute simple, sans prétention, qui nous propose un aller simple pour la terre des leprechauns et de U2.