“Et ils peuvent pas s’mettre sur le trottoir, les fashions ?!” Si, et ils peuvent même se mettre à l’abri gratos chez LV Dream, l’espace éphémère et immersif signé Louis Vuitton ouvert en décembre face à la Samaritaine. En pleine Fashion Week, la griffe au célèbre monogramme retrace plus d’un siècle d’innovation, des malles Transformers – devenant tour à tour des dressings ou des bureaux – aux modèles intemporels revus par les plus gros blazes de la mode – Azzedine Alaïa, Vivienne Westwood ou Karl Lagerfeld. Alors que la collection Louis Vuitton et Yayoi Kusama fait beaucoup jaser en ce moment, l’expo revient aussi sur les nombreuses collaborations arty de la marque… pas toujours très réussies.
Si Yves Saint-Laurent faisait des clins d'œil à ses œuvres préférées dans ses défilés (coucou les robes Mondrian), Louis Vuitton charge carrément les plasticiens d’imaginer les modèles de ses collections : carrés de soie signés Sol LeWitt, sacs tagués Stephen Sprouse, collection conçue par Takashi Murakami et (trop) nombreuses collaborations avec le roi du kitsch Jeff Koons. Un parti pris ultra innovant qui place LV en pionnier, faisant de ses accessoires de vraies œuvres d’art.
Malheureusement, si l’idée de revenir sur le rapport entre la griffe et le monde de l’art était vraiment intéressante, l’expo donne le sentiment d’être immergé dans une pub géante, avec des médiateurs sapés comme le staff d’un défilé. Envahi par tous les influenceurs mode de Paname, l’événement se vit plus à travers les écrans qu’en réalité. Dommage.