Pour qui ? Ceux qui ne savent pas trancher entre les natures mortes et les toiles abstraites
Voir quoi ? Une nouvelle facette de Mondrian
On le connaît surtout pour ses compositions géométriques réinterprétées par Yves Saint Laurent et déclinées sur les agendas des lycéens. Mais grâce au musée Marmottan Monet, on a enfin l’occasion de découvrir un « Mondrian avant Mondrian », soit un artiste figuratif très influencé par Van Gogh. Une expo pleine de promesses, mais qui ne les tient pas toutes.
Tout d’abord, en arrivant au superbe musée Marmottan – on vous conseille vivement d’aller visiter sa collection permanente –, c’est une œuvre… abstraite qui nous accueille. Nous aurait-on menti ? Pas loin, puisque l’événement est finalement plus axé sur la relation entre Mondrian et son mécène, Salomon Slijper, que sur sa pratique figurative elle-même. Mais le nom complexe du collectionneur ne risquant pas d’attirer les foules, il semblerait que l’institution ait opté pour un titre certes inexact mais bien plus accrocheur.
Et les contradictions ne s’arrêtent pas là. Là où l’on nous promettait un corpus d’œuvres influencées par l’Ecole de La Haye, on se retrouve avec pas moins de huit toiles abstraites. Dans une partie traitant de la couleur, ce sont des tableaux aux teintes super-tristes qui nous sont présentés. Quant à la scéno, elle reprend exactement les codes graphiques des toiles iconiques de Piet Mondrian qui, rappelons-le, sont tout sauf figuratives. Alors bien sûr, de très belles œuvres sauvent l’ensemble et les commissaires ont su rendre l’événement accessible. Mais le bilan reste plutôt négatif car, si l’on entrevoit un nouvel aspect de la peinture de Mondrian, on en sort quand même avec le sentiment qu’on s’est un peu moqué de nous.