Alors qu’à 26 ans, certains peinent à quitter les jupes (et l’appart) de leur mère, l’artiste français Pol Taburet cumule déjà un paquet d’exploits. Lauréat du jeune prix Reiffers Art Initiatives en 2022, représenté à travers le monde par les grosses galeries Clearing, Balice Hertling et Mendes Wood et entré dans la prestigieuse collection Pinault, il ne manquait qu’une expo personnelle d’envergure pour compléter le palmarès du jeune prodige. C’est désormais chose faite, et c’est à la Lafayette Anticipations que ça se passe.
Intitulée OPERA III: ZOO “The Day of Heaven and Hell”, cette exposition monographique empeste la jeunesse, aussi bien dans la multitude d’inspirations à la fois pop et persos, que dans le traitement scénographique de l’ensemble. Organisé en deux actes, le parcours joue sur les contrastes et oscille entre intérieur et extérieur, obscurité et lumière, rêve et éveil. En bref : vie et mort. Ultra-référencées, les sculptures et peintures évoquent aussi bien les origines guadeloupéennes de l’artiste que la mythologie, les jeux vidéos ou encore l’Histoire de l’Art, le tout dans une scéno à mi-chemin entre salon cosy et strip club sous acides. Un parti pris qui fonctionne assez bien visuellement mais dont le forcing instagrammable dessert l’exposition.
Si les œuvres de Pol Taburet restent remarquables et si ses peintures semblent être celles du rejeton illégitime de Francis Bacon et Mondrian, le too much de la scénographie et l’accumulation de thématiques perdent le spectateur, qui ne sait plus où donner de la tête. Un bilan mitigé pour une première exposition qui, on n’en doute pas, ne fait qu’annoncer une très grande carrière.