Promenade autour du modernisme - Tour 15e
© Gildas Madelénat
© Gildas Madelénat

Paris architecture : promenade autour du modernisme

Un parcours dans l’architecture moderne parisienne, et d’autres choses.

Publicité

Tout commence du côté du Trocadéro avec le Palais de Chaillot (1). Imaginé à l'occasion de l'exposition Universelle de 1937 par Léon Azéma, Louis-Hippolyte Boileau et Jacques Carlu, cet édifice mêle gigantisme des années 30 au style classique. Pour les dingos d'architecture à la française, on s'engouffre dans la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. De la période romane jusqu'aux plus délirantes réflexions sur le futur, tout y est. 

(1)

En vous rendant vers la Seine, arrêtez-vous au 25 bis de la rue Benjamin-Franklin. Face à vous, se dresse un immeuble d’Auguste Perret, construit en 1904 et accessoirement l’un des premiers à être construit avec un cadre en béton. Une structure révolutionnaire qui libère le plan d’architecte des murs porteurs, créant ainsi les fameux espaces aérés souvent associés au Modernisme. Au détour d’une rue, la majestueuse Dame de Fer vous toise dans le plus grand des calmes (2).

(2)

Le parcours se poursuit au fil de l’eau sur le Pont de Bir-Hakeim. En plus d’une vue parfaite sur la Tour Eiffel, ainsi que sur les quelques mariés en tenue venus parfaire leur book, vous découvrirez la surprenante Allée des cygnes (3).

(3)

Sur cette île artificielle au long chemin piéton d’un kilomètre, vous voilà sur un terre-plein idyllique, abrité par d’innombrables marronniers d’Inde. Rive Gauche, on guette les quelques gratte-ciels du quartier Beaugrenelle (Photo de une), ces immenses blocs de logement et de bureaux construis dans les années 70 dans le plus pur style brutaliste (Tour Totem), ou à la façade d’aluminium moderniste (la célèbre tour rouge de Novotel). Quant à nous, c’est du côté du 16e que notre périple se poursuit.

(5)

En contraste avec l’image plutôt arrogante que l’on s’en fait habituellement, cet arrondissement était au début du 20e siècle un foyer d’architecture d’avant-garde et d’expérimentation. Première preuve avec le Castel Béranger (5), chef-d’œuvre de l’Art nouveau d’Hector Guimard, primé au premier concours des façades de la ville de Paris. Pour prendre des forces, on s’offre une halte chez Cravan (6), au 17 de la même rue. Cet endroit au délicat intérieur d’antan se trouve brillamment agencé dans le coin d’un autre bâtiment de Guimard. Petit pause moderniste dans le parc de la Chapelle Saint Thérèse (7) et son style néo-gothique. Nos pérégrinations nous amènent ensuite rue de la Fontaine, où l’on admire au numéro 60 les vrilles des barrières en fer forgé de l’Hôtel Mezzara, construit par... Guimard pour l’industriel en textile Paul... Mezzara. Juste à côté, c’est le Studio Building (8) qui nous interpelle, ce polychrome carrelé terminé en 1928 par le non moins célèbre et dissident moderne Henri Sauvage. 

(6) 

(7)

(8)

Rue Jasmin, on se retrouve face à d’imposants immeubles en mode Beaux-Arts, le genre de colifichet néo-Renaissance contre lequel Guimard n’avait de cesse de se rebeller. Au cœur du square du Dr Blanche se cache la Fondation Le Corbusier (9), agencée en deux villas designées par l’architecte en 1923. L’intérieur dit tout de sa maîtrise des points de vue multiples, de la fluidité qu’il crée entre les espaces et de sa surprenante utilisation des couleurs (le plein tarif pour entrer est tout de même à 8 €). 

(9)

Arrivés dans l’ultime segment de notre balade, on voit émerger six œuvres-maisons cubistes de Robert Mallet-Stevens de la Rue Mallet-Stevens (10). Il s’agit certainement de l’architecte et concepteur qui a le mieux combiné l’élégance de l’Art déco à la rigueur du Modernisme. Un conseil ? Ne loupez surtout pas la fontaine en escalier. On s’engouffre ensuite dans la Rue du Dr Blanche pour découvrir les studios d’artistes de Pierre Patout, qui n’est autre que le décorateur du luxueux bateau de croisière Normandie (l’Art déco est aussi surnommé le style paquebot). Pour finir votre parcours, on vous invite à vous rendre au métro La Muette pour vous installer à La Rotonde, brasserie clinquante Art déco afin d’y savourer votre jour en triant tranquillement vos photos.

(10) 

Temps du parcours : 4h

Prix : 35 € (si musées, café et brasserie)

Recommandé
    Vous aimerez aussi
    Vous aimerez aussi
    Publicité