Gagnez ici vos places pour l'exposition 'Philippe Halsman : Etonnez-moi !' au Jeu de Paume
Cette interminable moustache grimpant à la verticale jusqu'aux sourcils de Salvador Dalí : c'est lui. Marilyn Monroe sautant dans les airs, échevelée et guillerette ? Lui aussi. Alfred Hitchcock fumant un cigare sur lequel s'est posé un oiseau : encore lui. La théorie de la relativité… ah non, ça c'est pas lui, bien qu'Albert Einstein soit passé, comme tant d'autres, devant son objectif.
Philippe Halsman est l'auteur d'un paquet de photographies qui ont marqué la culture visuelle du XXe siècle. En plus de ses portraits de célébrités et de sa longue collaboration avec Salvador Dalí, l'Américain d'origine lettonne aura laissé une empreinte durable sur la photo de mode, le reportage et l'image expérimentale au sens large. De ses débuts à Paris dans les années trente, jusqu’à son immense succès new-yorkais d'après-guerre, le Jeu de Paume revient sur la carrière foisonnante de celui qui a signé 101 couvertures du magazine Life.
Autant dire que, d’entrée de jeu, l’exposition a de quoi réjouir, avec ces visages célébrissimes – dont ceux des Français André Malraux, Jean Cocteau ou… Fernandel ! – sublimés par la puissante esthétique des contrastes d’un Halsman manifestement inspiré par l’expressionnisme allemand à ses débuts, au cours des années trente, développant un art du portrait qui renvoie autant à l’histoire de l’art antique qu’à la pop culture. D’ailleurs, la série de photos d’une Marilyn sportive, espiègle ou lascive, datant de 1952, vaut à elle seule le détour tant l’actrice paraît naturelle (et désarmante de sensualité) devant l’objectif de Philippe Halsman.
Mais ce n’est pas tout : vous trouverez également, au musée du Jeu de Paume, les images d’une partie d’échecs géante mise en scène par Marcel Duchamp, quelques beaux nus, rares et obsédants, ainsi que l’œuvre drolatique et enthousiasmante qu’on doit au tandem formé par Halsman et Dalí – traversant les décennies pour donner lieu à des projets divers (photos, livre, vidéos), remplis d’humour et d’ingéniosité. Enfin, l’exposition met en avant une pratique ludique et joyeuse, qui pourrait bien parler pour tout l’art de Philippe Halsman, la jumpology.
Rassurez-vous, aucun rapport avec un quelconque mouvement sectaire : derrière ce nom aux échos ésotérico-sportifs, c’est un dispositif aussi simple que suggestif qu’aura élaboré Halsman, qui consiste tout simplement à… faire sauter en l’air ses modèles. « Lorsque vous demandez à une personne de sauter, son attention se cristallise dans l’acte de sauter, et le masque tombe, de sorte que la personnalité réelle apparaît », avançait le photographe. De Brigitte Bardot à Harold Lloyd, en passant par François Mauriac ou Audrey Hepburn, nombreux sont les modèles à s’être prêtés au jeu. Et ces photos se révèlent si emballantes que vous ne manquerez sans doute pas vous-même de retrouver certains visiteurs en train de sauter tout seuls, à la sortie du Jeu de Paume, téléphone portable à la main. Une expo qui rend léger comme l’air, en somme.
Le mardi de 11h à 21h et du mercredi au dimanche de 11h à 19h.