La pataphysique, ça vous dit quelque chose ? Théorisée par le poète Alfred Jarry comme la “science des solutions imaginaires”, cette drôle de notion a été choisie par Philippe Starck comme fil conducteur de la nouvelle expo du musée Carnavalet. Pour cette monographie un peu spéciale, le designer propose une visite “pataphysique” de Paname dans un ensemble immersif très egotripé.
C’est au son de la voix de Starck qui s’époumone – “Oui, c’est moi, Philippe Starck. Un type formidable, un type extraordinaire” – que l’on pénètre dans une première partie plongée dans l’obscurité. Outre une statue à son effigie tout droit sortie du musée Grévin (qui n’a pas grand-chose à faire là), le designer suit une direction artistique assez cohérente dans cet espace et nous invite à découvrir les fluides de Paris, que ce soit le vent qui s’engouffre dans la tour Eiffel ou le cours des canaux de la ville. Quelques chouettes objets pataphysiques, comme ce piano-puzzle ou ces chaises-danseuses, font la transition vers la seconde partie, axée sur les projets iconiques du créateur star des années 1980. Les Bains Douches, le palais de l’Elysée ou le Costes : des lieux symboliques de la capitale que le designer traduit de façon immersive, en associant scénographie qui claque et pièces phares de sa carrière.
L’autolâtrie se conclut sur un Photomaton parlant où l’on entend, à nouveau, la voix de Starck donner des instructions. Vous pourrez repartir avec un petit souvenir de l’expo où votre trogne sera, sans surprise, accolée à celle de l’artiste.