Véritable caméléon, Pascal Saumade est à la fois « collectionneur compulsif, musicien, intermittent et galeriste nomade ». Ces multiples casquettes nous permettent de saisir la portée de l'exposition « Pop Collection » qui se tient jusqu'au 17 novembre à la Galerie Arts Factory.
Cette plongée dans l'incomparable collection de Pascal Saumade est un voyage au cœur de différents espaces-temps. Et pour être honnête, il nous a fallu quelques minutes pour trouver le fil conducteur à cette riche exposition de plus de 300 œuvres. C'est en tombant sur la psychédélique toile de Filder. A. Pena peinte sous ayahuasca, cette drogue utilisée par les shamans d'Amérique du Sud, qu'on comprend que c'est la curiosité qui guidera notre voyage dans cette « Pop collection ». Une curiosité qui nous transporte dans le Ghana des années 1980 et ses délirantes affiches de films mais également au cœur de l'imaginaire américain des années 1950 et de la représentation de ses icônes populaires que sont Elvis Presley, Leadbelly ou un Muddy Waters peint par Topolino (Marc Combas).
Une exposition qui nous amène également dans l'art brut latino-américain. Avec les ex-votos mexicains ou les paños, ces œuvres réalisées sur des mouchoirs en tissu par des prisonniers, on saisit le sens véritable de la notion d'art populaire. Et c'est là toute la force de la collection de Pascal Saumade, réussir à mettre en exergue l'existence d'un art intuitif, quelles que soient sa forme et son origine. On sort quelque peu désorienté de cette exposition mais le regard plus interrogateur que jamais : mon environnement ne serait-il pas une gigantesque « Pop Collection » ?