« J’essaie d’encadrer le réel devant moi. Il n’a souvent que peu d’intérêt en réalité. Il faut que je rêve ! » En se baladant silencieusement entre les œuvres de Raymond Depardon, des phrases viennent émouvoir les visiteurs. Des notes, prises par l’artiste au cours de ses voyages au Liban, en Allemagne, en Ecosse, mais également lors de ses retours sur les lieux qui l’ont vu grandir. Avec beaucoup de modestie, le maître du réel et de l’imaginaire revient sur près de soixante années de photographies et se confie sur ses ressentis les plus profonds.
Mais contempler passivement son travail ne suffit pas. L’humanisme de Raymond Depardon le pousse à nous prendre par la main, afin de nous faire réfléchir sur les difficultés des guerres, des maladies, de l’isolement… en tournant autour de quatre thèmes principaux. La terre natale revient sur la force de nos origines. Le voyage nous présente les contrastes de diverses communautés. La douleur nous partage la force d’une image. L’enfermement nous rappelle que la liberté est parfois plus précieuse qu'on ne l'imagine.
En parcourant tous les supports utilisés par Depardon, c’est toujours la même émotion qui nous submerge. Celle de quitter un lieu le temps d’un instant, pour en découvrir mille autres.