Ribera, Ténèbres et lumière, Petit Palais
Jusepe de Ribera, Le Jugement de Salomon, 1609-1610. Huile sur toile, 153×201 cm. Galleria Borghese, Rome. © Galleria Borghese, Rome.

Critique

Ribera, Ténèbres et lumière

4 sur 5 étoiles
Le Petit Palais signe une expo magistrale consacrée au disciple du Caravage, dont on découvre le réalisme cru pour la première fois en France.
  • Art, Peinture
  • Recommandé
Zoé Terouinard
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Time Out dit

Surnommé “Lo Spagnoletto” (“le petit Espagnol”), Jusepe de Ribera (1591-1652) débarque en Italie à 15 piges, baluchon sur l’épaule, avec un seul but : s’imposer sur la scène napolitaine comme l’un des maîtres de la peinture d’après nature. Largement inspiré par Le Caravage, le peintre se détache de son mentor par un traitement plus sombre et plus radical des sujets explorés. Chez Ribera, le clair-obscur révèle la souffrance humaine, la violence de la  chair et fait vaincre les ténèbres sur la lumière céleste. C’est la naissance du ténébrisme et on vous prévient : c’est pas très gai.

Grand oublié des héritiers du Caravage dans les bouquins d’histoire de l’art, cette importante figure de la Renaissance est réhabilitée à travers un parcours thématico-chronologique riche de plus d’une centaine de peintures. Le Petit Palais met en bombe l’Espagnol dans une scénographie aux murs rouges pensée pour maximiser l’impact visuel et émotionnel des œuvres de Ribera. On découvre, entre dégoût et fascination, l’univers bien dark du peintre. Le Martyre de saint Barthélemy (1624), un vieillard écorché vif, côtoie un Saint Jérôme décharné (1626) ou pénitent (1634), des mendiants et des pommes pourries, tandis que les habitués du Louvre reconnaîtront l’exceptionnelle Mise au tombeau (1628-1630), le tout ponctué de travaux préparatoires et de gravures faisant la part belle au talent graphique de l’Espagnol.

Assez classique dans son traitement, le parcours laisse les œuvres s’exprimer et donne les clés pour comprendre la filiation caravagesque de Ribera, et la manière dont il s’en est éloigné. Le réalisme de chaque toile est tellement saisissant que l’expo en devient immersive, et on sent presque l’odeur de la chair en décomposition de salle en salle.

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Adresse
Prix
Plein tarif : 15 euros
Heures d'ouverture
Du mardi au dimanche de 10h à 18h Dernière entrée à 16h30 Nocturnes jusqu'à 20h, le vendredi et le samedi. Dernière entrée à 18h30
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