Critique

¡ Sabroso !

5 sur 5 étoiles
Quand le soleil cubain réchauffe l’expo.
  • Art, Dessin
  • Recommandé
Publicité

Time Out dit

Jusqu’au 25 février, la SLOW Galerie a des airs latinos et comme un petit goût de Cuba Libre, importé de La Havane par la solaire Gwladys Morey. Cette jeune illustratrice, tout juste revenue d’un séjour de 7 ans dans la capitale cubaine, livre en effet une première exposition à l’image de son pays d’adoption : gaie, effervescente, presque insouciante. Un cocktail survitaminé dont on avait bien besoin au cœur de l’hiver parisien.

Une dose de pep’s et d’énergie venue de « l’île rouge »

Intitulée '¡ Sabroso !' – interjection donnant corps à une manifestation spontanée d’allégresse devant un plat savoureux ou tout autre objet de délectation –, l’exposition de Gwladys est un tourbillon de couleurs, de silhouettes qui s’entremêlent et s'enroulent même dans un melting-pot merveilleux. Des formes courbes, sensuellement imbriquées, et des aplats de couleurs vives qui, malgré leur profusion étourdissante, parviennent à demeurer harmonieux. L’accord, le corps-à-corps ; l’humour et la légèreté ; la rondeur et la douceur… Le style graphique de Gwladys Morey n’est pas sans rappeler l’art moderne de Stuart Davis, la chaleur ethnique d’Aconcha et les publicités vintage des années 1940-1950. Période ingénument légère dans laquelle Cuba semble resté bloquée, hors du temps.

Immergé dans l’ambiance et la culture de « l’île rouge », ses clubs de jazz, ses verres de rhum et ses danses endiablées qui ont tant inspiré Gwladys – dépaysement renforcé par une scénographie typique, avec panamas, rythmes de salsa et transat – on rencontre des pin-ups pulpeuses, "comadres" joyeusement débridées, que l’on suivrait bien dans leurs folles virées nocturnes. A mille lieux des ennuyeuses préoccupations de ce monde trop sérieux, trois baigneuses (qu’on croirait sorties du ‘Gatsby’ de Baz Luhrmann) nous invitent à prendre des vacances et à siroter avec elles au bord de la piscine. Notre imagination divague ? Peut-être pas tant que cela, puisque les œuvres de l’artiste se lisent comme des histoires. De ses plus imposants dessins à ses détails tout aussi éloquents, petits croquis préparatoires révélant ses secrets de création. 

Enjouée et joueuse 

Mais le véritable génie de Gwladys Morey réside dans sa façon de nous berner : on pense distinguer une guitare ? C’est en fait une demoiselle qui se déhanche. On imagine un cœur ? Raté ! C’est un couple enlacé. Et lorsqu’on cerne cette fois distinctement le couple, on s’aperçoit au deuxième coup d’œil qu’un trompettiste a fait irruption dans le duo. Envisager un tableau de la jeune femme s’apparente donc presque à une chasse où observation et savante déraison s’en vont bras dessus-bras dessous, guillerets. Exactement comme nous à la fin du voyage. Alors ¡ Sabroso ! Gwladys, et merci.

Vous cherchez d'autres expositions à Paris ? Faites un tour sur notre sélection des meilleures expositions ou notre dossier des expos gratuites à Paris.

Infos

Site Web de l'événement
www.slowgalerie.com/fr/
Adresse
Prix
Entrée libre
Publicité
Vous aimerez aussi
Vous aimerez aussi