Dire que cet homme a marqué l’histoire relève de l’euphémisme. Président du Sénégal de 1960 à 1980, intellectuel respecté, homme de lettres engagé et collectionneur d’art avisé, Léopold Sédar Senghor a vécu mille vies. Autant dire qu’avec sa nouvelle expo, le musée du Quai Branly s’attaque à un gros morceau. Un peu trop gros peut-être.
En cherchant à revenir sur le rapport de Senghor à la culture, le spot préféré de Chirac s’est un peu foiré. Si l’on entend souvent que “c’est pas la taille qui compte”, bah désolé mais parfois, ça compte. L’expo tente tant bien que mal de se déployer dans un espace étriqué, et il faut jouer des épaules pour apercevoir quelques – rares – œuvres et pour lire des cartels. Parce que, de la lecture, il y en a ! S’il est essentiel de poser le contexte pour rendre hommage à une personnalité aussi importante, on a quand même un peu mal au crâne en épluchant les 15 textes par section (on exagère à peine). Surtout quand ils sont aussi mal éclairés que les couloirs de la ligne 11.
Les œuvres d’art, elles, sont vraiment trop peu nombreuses. Dommage quand on sait que c’est l’un des propos de l’exposition ! On pourra tout de même s'ébahir devant les illustrations des poèmes de Senghor par Marc Chagall ou les magnifiques toiles de l’artiste sénégalais Iba N'Diaye, l’un des fiers représentants de l’école de Dakar. De belles choses à voir donc, mais noyées dans un torrent d’informations et qui manquent d’appareil critique. On vous conseillerait presque d’acheter le catalogue d’expo et de lire ça tranquillement à la maison.