Pinceau dans une main, destin dans l’autre
Pour sa première édition, le projet Subito Presto se faufile dans un local du 78, rue du Temple, du 3 au 6 novembre. Les œuvres qui y sont exposées ont ceci de commun d’avoir été réalisées par des artistes qui ont voulu « prendre les choses en main ». Initiative volontaire et chaleureuse, ce groupement provisoire propose une réponse DIY, vite fait, bien fait, aux longues attentes qu’impose le marché de l’art, ainsi qu’à la signature auctoriale du commissaire d’exposition. C’est à cette occasion que ces vingt peintres et plasticiens se sont saisis d’une brèche au cœur de la ville, proto-white cube perforé de part et d’autre des murs, à la fois dérangeant et hypnotisant.
L’œuvre pour elle-même
Mais derrière cette précipitation coordonnée se trouvent Allison Blumenthal et Claire Colin-Collin, artistes également, et ponctuellement organisatrices en position de retrait pour mieux laisser s’échapper des œuvres leurs propres discours. On se laisse donc charmer par la peinture cylindrique d’Anne Pons et l’on observe les toiles d’Armelle de Sainte Marie comme l’on se promènerait d’un monde abstrait à un jardin fantastique. 'La Verrière' de Gilles Elie, à leur suite, semble inviter à faire un détour par l’atelier du peintre pour réapprendre à voir l’œuvre, réapprendre à l’entendre. Autour de nous, chacune d’entre elles suggère une géométrie à soi, son propre nuancier, une voix nouvelle en acrylique.
Pas question de thématique d’exposition ni de collectif, l’événement Subito Presto constitue une expérience soudaine plus familière de l’abstraction que de l’informe, plus colorée que commerciale...