Attention ! Jusqu’au 20 mai, notre cher Paname s’expose à des révolutions, émeutes et soulèvements en tout genre. Ou plutôt, c’est Susan Meiselas, célèbre photojournaliste américaine, qui s’expose au Jeu de Paume, documentant à travers ses images chocs les différents visages que peut prendre la violence.
Dès le début, le ton est donné. “En raison de son contenu, l'accès à l'une des salles de l'exposition est interdit aux mineurs de moins de 18 ans.” Le coeur battant, on pénètre donc dans l’univers de Meiselas, qui parcourt le monde, du quartier de Little Italy (New York) au Royaume-Uni, en passant par l’Amérique du Sud ou le Moyen-Orient. Une obsession de la documentation sous toutes ses formes qui lui vaudra notamment de capturer l’un des moments phares de l’insurrection populaire au Nicaragua en 1979. On découvre alors, sur l’un de ses plus fameux clichés, un révolutionnaire, cocktail Molotov à la main et rage au visage. Brutales et sans concession, les prises de vues se mêlent aux articles de journaux, extraits vidéo ou installations spécialement conçues pour l’exposition.
Creuser, fouiller, déterrer. Des termes qui ne s’appliquent pas qu’à des territoires meurtris mais qui permettent également à Susan Meiselas de donner la parole aux femmes battues. En 1992, elle réalisait la série Archive of Abuse qui retraçait scientifiquement les répercussions des coups et blessures intentées aux femmes. Un #MeToo avant l’heure qui lui donnera l’envie, en 2015, de partager en images les histoires de victimes logées dans un centre spécialisé en Angleterre. Aussi puissant que poignant.