Au coeur du charmant quartier Popincourt, à l'écart des grandes artères, niché au creux des ruelles calmes où l’on peut discuter avec son voisin au milieu du trottoir pavé, s'est ouvert le jeune T2.
Pas une galerie, un lieu
Le jeune quoi ? T2. Galerie libertaire, résidence d'artistes et lieu de rencontres, le T2 se veut un espace d'exposition autant que de dialogue et de création. Loin du formalisme qui immobilise d'ordinaire ce genre d'espaces.
C'est le collectif BLBC qui est à l'initiative de ce projet, conçu selon la seule règle de ne pas s'enfermer dans une optique galeriste. Pensée en saison de trois mois, comme nos séries préférées, leur programmation invite plusieurs jeunes artistes à exposer ou créer autour d'un thème précis. Et rien de tel pour ouvrir le bal qu'une première saison consacrée à la Fête.
Un collectif dynamique
Le collectif Bright Lights Big Cities cherche avant tout à bousculer les limites de l'art, à l'exposer dans d'autres contextes pour que naissent d'autres émotions. Après tous, la ville est grande, ses possibilités infinies et sa lumière tellement plus puissante qu'un spot d'intérieur.
Composé d'une vingtaine de personnes qui vont et viennent selon leurs envies, disponibilités ou autres aléas de la vie, BLBC interroge donc les conditions de réception de l'art en les chahutant. Du côté du spectateur, ils investissent des lieux de vie (rues, boîtes de nuit, espaces vides, etc.) pour provoquer la rencontre et inventent ainsi d'autres processus pour atteindre ceux qui désormais errent dans les musées avec pour unique souci, non plus de savoir ce qu’ils ressentent devant les oeuvres, mais ce qu'ils pourront raconter à leurs amis en sortant.
Preuve que leur intérêt est dans la construction de la réception, aucun des membres du collectif n'est artiste : Samuel, l'un des fondateurs, étudie encore l'entrepreneuriat à Sciences Po, tandis qu'Arnaud, le co-fondateur est diplômé en médiation culturelle. L'événement et la rencontre autour de l'oeuvre plutôt que l'oeuvre elle-même, voilà leur ligne de conduite.
Un projet à suivre de près
Pour cette première saison, le travail de deux jeunes photographes (Rebecca Topakian, aperçue au festival Circulation(s) 2017, et Charlotte Gonzalez) explore le corps dans la fête. Fatigue, épuisement, performance, le corps danse et s'élève au-delà de ses limites, dans un élan mystique de sensualité.
Au cœur d’une ambiance sonore entre rave party et extase collective, on découvre des photos plongées dans une semi-pénombre qu'éclairent seulement les corps vacillants pris pour sujets. Viendront s’ajouter à la programmation des ciné-clubs où ‘La Boum’ rencontrera ‘American Pie’, ainsi que d'autres événements festifs dont le détail reste à venir. Alors, un conseil : gardez un œil sur le T2, il devrait bientôt constituer un repaire incontournable pour les récalcitrants du musée.