Critique

The Velvet Underground

4 sur 5 étoiles
Portrait sans concession d’un des combos les plus obscurs mais aussi les plus influents de l'histoire du rock.
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Time Out dit

"Take a walk on the wild side" nous suggérait Lou Reed dans "Candy Says". Du 30 mars au 21 août 2016, la Philharmonie de Paris nous propose elle aussi de « sortir des sentiers battus » avec son exposition ‘The Velvet Underground - New York Extravaganza’. Et on aurait tort de refuser tant cette rétrospective événement, consacrée au célèbre groupe de rock des années 1970, interprète d'"Heroin" et de "Sunday Morning", vaut le détour.

Découpée en un parcours chronologique, ‘The Velvet Underground’ retrace la genèse puis l’expansion et enfin le déclin d’une des formations musicales les plus subversives de la seconde moitié du XXe siècle. Avec humanité, elle décortique la personnalité de ses membres (Lou Reed et John Cale en tête) et de ceux qui gravitèrent, de près ou de loin, autour de ce noyau schizophrène, véritable trou noir sonore. Il faut dire que l’histoire du Velvet est un feuilleton à rebondissements peuplé d’êtres presque surnaturels  ou tout au moins hors norme. La Philharmonie a donc mis les petits plats dans les grands pour recréer au mieux l’univers cosmique du quatuor américain. Photos personnelles, revues uniques et pochettes d’albums collectors, de même que des poèmes composés par Lou Reed et des affiches de concert hantent les murs. Quant aux néons, aux écrans géants projetant une multitude d’images disparates en accéléré ou aux couleurs vives qui tranchent avec l’obscurité de l’espace, ils rendent l’exposition aussi psychédélique que la musique du Velvet.

Mais ce qui fascine le plus, c’est l’installation inédite, ludique et immersive qu’a mis en place la Philharmonie. Ainsi, brancher son casque audio au mur afin d’écouter les meilleurs morceaux velvetiens devient possible. Tout comme s’allonger dans le squelette en bois d’une maisonnette et voir défiler au plafond clichés et vidéos intimes de Lou Reed et sa bande, comme on regarderait les étoiles. Plongé tout entier dans le bain légèrement cacophonique d’une Amérique perfusée à la Beat Generation, le visiteur pourrait toutefois se sentir oppressé face à l’aspect particulièrement fourni que revêt ‘The Velvet Underground - New York Extravaganza’. Un sous-titre qui s’avère d’ailleurs singulièrement évocateur, tant la contextualisation culturelle du groupe est quasiment aussi importante que la présentation du groupe lui-même. En témoigne la place de choix accordée à cette foire artistique perpétuelle qu’était, à l’époque, la Factory d’Andy Warhol. 

Mort dans l’indifférence après sept courtes années d’existence, le Velvet renaît finalement à travers ceux qu’il a inspirés, tels Iggy Pop ou le regretté David Bowie – qui a également eu droit à sa rétrospective à la Cité de la musique en 2015. L’héritage laissé par le Velvet conclut donc l’exposition sur une touche exaltante et on ressort de là groggy, les oreilles pleines et l’esprit en éveil. Comme après l’écoute de l’inoubliable opus ‘The Velvet Underground and Nico’.


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Infos

Site Web de l'événement
www.philharmoniedeparis.fr
Adresse
Prix
12 €
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