Premier centre d’art urbain flottant au monde, le Fluctuart surfe sur la vague des rétrospectives et propose une expo entièrement dédiée à Alexandre Farto, alias Vhils. Si vous êtes amateurs de voyage, vous avez déjà forcément vu l’un de ses immenses portraits tatoué sur les murs de la ville, de Lisbonne à Pékin en passant par Paname. Réalisées au marteau piqueur et intégrant le matos urbain - métal, bois ou encore affiches de pub -, ses œuvres organiques sortent de leur cadre habituel et viennent squatter les parois du bateau-galerie sur une multitude de supports.
Retraçant son parcours initié dans les années 2000, l’expo allie œuvres anciennes et travaux inédits dans un corpus mettant en scène toutes les phases de son processus créatif. A la manière d’un Rodin des temps modernes, Alexandre Farto dégage la matière pour révéler le motif et faire apparaître des visages anonymes que l’on prend autant de plaisir à croiser au détour d’une rue qu’au fil du parcours imaginé par le Fluctuart et Magda Denysz.
Alors que la question de la légitimité de l'institutionnalisation des street artistes revient souvent, le Fluctuart fait un énorme taf curatorial. Exit les reconstitutions sur toile et stickers classiques qui dénaturent les travaux des artistes, c’est sur une multitude de supports que l’on (re)découvre l’art de Vhils. Affiches publicitaires découpées au burin, métal gravé à l’acide, bout de mur sculpté en bas-relief ou encore porte en bois travaillée à la main, tout le talent de l’artiste portugais s’exprime, même hors de sa zone de confort. Les matériaux bruts deviennent, sous la main de Vhils, source de poésie et de création infinie, bercée par les flots de la Seine. A voir jusqu’au 3 octobre prochain.