Passionné de mode ? Le Palais Galliera nous a concocté un petit cours d'Histoire allant des tenues du XVIIIe style Chronique des Bridgerton aux fringues les plus edgy de Rick Owens. Comme en coulisse d'un show, le musée le plus fashion de Paname nous invite au sous-sol à découvrir son parcours, en plus des pièces exceptionnelles qui défilent (sans mauvais jeu de mots) sous nos yeux. Fortes d'un lifting de deux ans, les nouvelles galeries permanentes se parent ici des plus belles sapes du musée, disposées chronologiquement dans une scéno rappelant les réserves du lieu.
Car, rappelons-le, les robes qui se présentent à nous étaient soigneusement rangées, cachées dans le noir, ne sortant que très rarement pour une petite expo temporaire par-ci par-là (et encore). Pour les quelque 350 pièces exposées, c'est donc LA sortie de l'année : « Imprimés du XIXe siècle », « Robes cocktails des années 1950 », « Minimalisme des créateurs belges et japonais à partir des années 1980 »… Tant de sections qui nous font découvrir des tenues iconiques mais aussi des accessoires, des photos et des documents d'archives qui viennent étoffer notre savoir.
Malin, le Palais Galliera croise cette Histoire de la mode avec son propre récit. Sous-titrée « Collectionner, exposer au Palais Galliera », l'expo retrace la vie de la collection du musée, sa constitution, sa préservation, sa présentation. D'un chef-d’œuvre à l'autre, on se rend compte du chemin parcouru par l'institution depuis le premier don fondateur de la Ville de Paris par la Société de l'histoire du costume en 1920 jusqu'aux acquisitions les plus récentes, rendues possibles notamment grâce à la Vogue Paris Foundation.
L'événement pose aussi, un peu malgré lui, la question de l'institutionnalisation du vêtement : la mode est-elle un art comme les autres ? A voir la garde-robe de la comtesse Greffulhe (véritable icône de mode, sorte de Bella Hadid du XIXe) et les silhouettes déstructurées de Martin Margiela, il ne fait pas de doute : la mode a bel et bien sa place au musée. Et si vous en doutez, vous avez jusqu'au 26 juin pour vous laisser convaincre.