Saint-Ouen est-il à Paris ce que Brooklyn est à New York ? C’est un peu la question qu’on se pose en atterrissant dans l’ancienne patinoire de la ville, un immense paquebot désaffecté de 2 000 mètres carrés, où toute la coolitude semble s’être donné rendez-vous, graffeurs et artistes contemporains en vogue, radio musicale, bar improvisé digne d’une friche, donnant à Urbain de Paname l’air d’un croisement entre Art Basel et un squat branché de Kreuzberg.
Le souci avec ce genre d’événements très hype, c’est que, parfois, le fond ne suit pas. Sur ce point, on est mitigé. Calées entre un Invader et un Banksy, des œuvres bien plus conceptuelles squattent la nef, donnant une impression de manque d’appareil critique. Le premier tour de l’expo nous a laissés un peu perplexes quant au propos final. Est-ce qu’on est encore tombés dans un spot pour Instagrammeurs ?
Oui et non. Parce qu’on a beau se la jouer un peu snob sur la sélection des œuvres, ça fonctionne. On est autant ambiancés par les beats de la radio FIP que par les énormes installations et la multitude d’événements proposée par l’Atelier de Paname et Fever, les deux organisateurs de la manifestation, qui redonnent vie à l’un des bâtiments historiques du nord de Paris à grand renfort d’ateliers graff pour enfants et de concerts de rap. C’est simple : Urbain de Paname a trouvé la recette pour rendre l’art plus fun, et surtout plus accessible.
Alors il y a deux façons de voir les choses : soit vous voulez visiter une exposition digne de la Fondation Vuitton et auquel cas, on vous conseille de passer votre chemin, soit vous voulez passer une belle journée en buvant une bière entouré d'œuvres d’art en freestyle. Et là, on ne peut que vous encourager à sauter dans la ligne 13.