Une première édition, c'est toujours un pari risqué. Alors, quand celle-ci s'avère réussie, on ne peut qu'être doublement séduit. L'Urban Art Fair a en effet su rassembler en un seul et même lieu toute la diversité de l'art urbain. Car, si dans l'imaginaire collectif, street art égale bien souvent tags et graffitis, on découvre sous les arcades en fer forgé du Carreau les mille autres facettes de cette discipline.
Wildstyle, calligraphie à la bombe, ego trip, art du détournement ou du collage muralisme… On déambule dans ce haut lieu culturel du 3e arrondissement comme dans un magasin de bonbons. Avides, on n'aurait presque pas assez d'une paire d'yeux pour tout voir, tout admirer. Il faut dire qu'une trentaine de galeries venues du monde entier occupe l'espace de 3000 m2. Offrant aux visiteurs l'occasion de retrouver des artistes de renommée mondiale tels Banksy, Mr. Brainwash, Jérôme Mesnager, JonOne, Jo Di Bona, Miss.Tic ou M. Chat. Mais aussi et surtout de donner l’opportunité à de jeunes talents de faire connaître leur "blase" au grand public. On croise ainsi les 'Ruines' de Katre sur les panneaux publicitaires et les oeuvres de l'Artistik Rezo qui flirtent avec l'art brut.
Et puisque l’art urbain n’est pas un art figé sur support mais un art bien vivant, des rencontres avec les artistes exposés -comme l'artiste pointilliste Kan de la Galerie 42b-, des performances live et des installations trouvent également leur place pendant les trois jours que durera la foire au Carreau du Temple. De même, des projections cinématographiques et des conférences s’y tiendront, animées par des professeurs et historiens spécialistes de l’art contemporain urbain. Prendront également la parole les premiers concernés : les artistes en personne. Ainsi, on peut citer Kool Koor, Toxic et la photographe américaine Martha Cooper entre autres, tous réunis autour de thèmes tels que : « l’histoire du mouvement », « le marché et les collectionneurs » ou encore « l’art urbain : de la rue à l’Internet ». Bref, une programmation aussi diverse et variée que les sensibilités abordées par cette discipline qu’est l’art urbain.
A noter que l’Urban Art Fair profite aussi de son passage dans la capitale pour rendre hommage à la fondatrice de la marque de prêt-à-porter agnès b., cette dernière étant en effet considérée comme l’une des pionnières en matière de collection et de mécénat pour l’art urbain.