Pour qui ? Les rêveurs
Voir quoi ? Van Gogh en long, en large et en musique.
Atelier des lumières, saison 2. Après une giga-rétrospective croisées des œuvres de Gustav Klimt et Egon Schiele, voilà que l’établissement maousse nous ressert du cultissime avec un autre monstre sacré de l’art, qui mérite tout autant d’y braver la queue. Le grand – que dis-je – l’immense Vincent Van Gogh se retrouve sous le feu des (140) projecteurs (laser), pour une création à la fois sonore et visuelle.
Résultat ? La magie prend cette fois-ci un peu plus. Plongé dans le noir, il nous suffit d’admirer – comme une montée sous LSD – ce déploiement de coulures, de vagues bleues, de tournesols, de champs de blé et de visages poignants pour plonger dans l’univers tourmenté de l’artiste. Sans tomber dans la triche et les retouches, mais en usant simplement d’immenses agrandissements, les metteur en scène, concepteur et vidéaste offrent un regard spatial des œuvres les plus célèbres du peintre, en se concentrant sur la période ante mortem (1880-1890) – époque où le trublion peint pas moins de 2 000 œuvres, avec un appétit pantagruélique : Mangeurs de pommes de terre (1885), Tournesols (1888), Nuit étoilée (1889), La Chambre à coucher (1889)...
Le tout en usant parfaitement des différentes espaces du lieu (cheminée, escalier, bassin…), de quelques effets (notamment les fondus) et ce bien aidé par le compositeur Luca Longobardi qui, malgré quelques ratés (Kozmic Blues de Janis Joplin qui arrive trop tôt et nous perturbe), participe au grand bain immersif.
Mais attention, pour en profiter, il faut se prêter au jeu et oublier l’habituel parcours muséal. Ceux qui ont le plus compris l’intérêt du lieu ? Les enfants. Ils courent, touchent, s’émerveillent, s’allongent. Bref, ils s’approprient l’espace. Quittez donc ce téléphone, mettez-vous en mode avion pour planer. Vous allez vous croire, l’espace d’un instant, entre Enter the void et Auvers-sur-Oise.