Pour qui ? Ceux qui ont une bonne acuité visuelle
Voir quoi ? Ce qu’il se passe après le cubisme
Cette rétrospective dédiée à Victor Vasarely est sans conteste l’évènement du moment pour les amateurs d’art optique. Plasticien d’origine hongroise (il sera par la suite naturalisé français), il est le père fondateur de l’Op art, un art abstrait qui interroge notre perception du monde essentiellement par des illusions, qui tentent de donner conscience à notre vision. Vaste projet.
Œuvres d’optique ou curiosités intellectuelles, chaque pièce de Vasarely est une énigme. Un parcours en polychromie qui rappelle Andy Warhol, la passion pour la géométrie et le cosmos en plus. Mais voilà, cette étude des dimensions et des formes (en mode cubisme complexé) se fait par l’accumulation d’images assez similaires. On ne vous cache pas que, parfois, ça pique un peu les yeux et qu’on a connu des écrans de veille animés plus séduisants (génération Windows).
Malgré de jolis enchevêtrements de couleurs et de formes, on regrette que tout ça se fasse sans la fougue stylistique de ses aînés abstraits (Kandinsky en tête). Replacé dans son contexte (ce qui, avouons-le, n’est pas toujours suffisant), l’œuvre du peintre sonne comme une esthétique du futur, une sorte de numérique des années 50, à une période où les tablettes graphiques n’existaient pas.
Dans sa quête d’un langage plastique intelligible et utilisable par tous, Vasarely deviendra le concepteur du célèbre logo Renault (et celui de la Fnac), et s’essaye à d’autres modes d’application de l’art : pochettes d’album, couvertures de livre… Sans doute les pièces les plus intéressantes d’une expo sans grande flamboyance.