Sur le papier, c’était si beau. Nouveau spot d’expo numérique, le Grand Palais immersif a débarqué en grande pompe dans le paysage sélect des institutions culturelles parisiennes. Premier événement d’une longue série, Venise révélée promet de nous faire découvrir la Sérénissime dans une sorte de Google Earth à taille humaine.
Virez tout de suite votre masque de carnaval, vous n’en aurez pas besoin ici. Dans un cadre plus entrepôt que palazzo, vos meilleures alliées seront des lunettes anti-lumière bleue. Entièrement reconstituée numériquement à l’aide de drones, la ville italienne se déploie autour de nous, de projection en projection, pour un voyage 2.0. Films diffusés sur une multitude d’écrans, panneaux explicatifs, installations sonores, promenades interactives dans la Venise du XVe siècle (conçues à partir des modèles du jeu vidéo Assassin’s Creed)… : le Grand Palais immersif ne lésine pas sur les moyens.
Un peu trop peut-être ? Les sollicitations sont tellement nombreuses qu’il est difficile de rester concentré plus de cinq minutes ou même d’apprécier le spectacle, tant on ne sait pas où donner de la tête. Une fois l’émerveillement lié à la prouesse technologique passé, on s’ennuie ferme et on n’a qu’une hâte : retrouver la lumière du soleil. Oui, c’est marrant de zoomer avec les doigts sur des tableaux, mais est-ce que ça suffit à faire d’une expo une réussite ?
Si vous comptiez vous faire un p’tit voyage en Italie au prix d’un ticket de métro, un conseil : passez votre chemin.