“Voyage dans le cristal” : 3 objets mystiques décelés dans la nouvelle expo du musée de Cluny

Crânes et boules de cristal, quartz géologiques, amulettes et reliquaires religieux composent un brillant “Voyage dans le cristal”, à découvrir dès maintenant au musée de Cluny.

cluny cristal crane
Crâne de cristal du XXe siècle © Musée du quai Branly - Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Patrick Gries / Valérie Torre
En partenariat avec le musée de Cluny et la Réunion des musées nationaux - Grand Palais
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De la Jérusalem céleste (terre promise de l’architecture cristalline, décrite dans le Livre de l’Apocalypse) à la légende des crânes de cristal, toutes les civilisations ont entouré le cristal de croyances, lui prêtant divers pouvoirs et propriétés transcendantales. Au musée de Cluny, une exposition en forme de cabinet de curiosités très référencée et pleine d'intrigants objets retrace l’histoire de ce minéral à la pureté inégalée. 

Apparue en même temps que la Terre, cette pierre issue du quartz – que les Grecs prenaient pour de l’eau éternellement gelée – a une aura singulière, qui attire autant les bijoutiers de luxe que différentes instances religieuses. Parmi les quelque 200 objets (d’art ou d’artisanat) présentés dans l’expo, dont une centaine datant du Moyen Âge, certains sont chargés de mystère et ont un pouvoir d’attraction particulièrement frappant. On vous présente trois d’entre eux, à découvrir au musée de Cluny jusqu’au 14 janvier 2024. 

Le dé divinatoire 

La divination était une des pierres angulaires de la culture gréco-romaine. Outre les boules de cristal (dont on trouve plusieurs exemples datant de différentes époques dans l’expo), les dés étaient, chez les Romains, les supports privilégiés des pratiques divinatoires. Voyage dans le cristal en présente quelques-uns, dont un sublime dé polyèdre en cristal de roche, prêté par le musée du Louvre et datant de l’Empire romain. Des lettres et d’étranges symboles sont gravés sur ses différentes faces, lesquelles étaient soumises au hasard d’un lance  avant d’être interprétées par le tireur qui y lisait son destin. Qui sait ce que ce dé particulier a pu révéler à ses détenteurs millénaires...  

Le “crâne de Paris” et sa légende aztèque

Entre le XIXe et le XXe siècle, différents explorateurs et antiquaires se vantent d’avoir trouvé des crânes taillés dans du cristal de roche par les populations aztèques et mayas. Rapidement, ils deviennent l’objet d’une immense fascination auprès des amateurs d’ésotérisme New Age, qui leur prêtent des pouvoirs surnaturels de guérison. Au milieu du XXe siècle on en recense 13, dont un exposé à Paris (au musée de l’Homme du palais de Chaillot, puis au musée du Quai Branly)… jusqu’à ce qu’on découvre qu’il s’agit d’un faux. Le crâne dit “de Paris”, qui aurait en fait été réalisé en Allemagne au XIXe siècle, est exposé exceptionnellement au musée de Cluny pour l’occasion. N’en déplaise aux experts, son pouvoir de fascination reste intact (et ce n’est pas Indiana Jones qui dira le contraire). 

La Danse macabre de Patrick Neu

Point d’orgue de la dernière partie de l’exposition (où l’on trouve également différentes œuvres de Giacometti), Danse macabre est la seule commande réalisée par un artiste pour Voyage dans le cristal. Imaginé par le sculpteur vosgien Patrick Neu, cet objet minuscule et captivant est le premier travail que l’artiste réalise à partir de cristal de roche (son matériau privilégié étant le cristal de plomb). Sur une pierre pure, parfaitement transparente, aux multiples faces, l’artiste a gravé sa vanité, une kermesse de multiples petits squelettes qui évolue et se révèle au spectateur de différentes manières en fonction de sa position. L’air entraînant de Camille Saint-Saëns dans la tête, on résiste à l’envie de la prendre dans nos mains pour la tourner dans tous les sens. 

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