1. YSL
    © Nicolas Mathéus
  2. YSL MAM
    © Nicolas Matheus
  3. YSL
    © MNAM-CCI/Helene Mauri

Critique

Yves Saint Laurent aux Musées

5 sur 5 étoiles
Un événement XXL qui intervient pour le 60e anniversaire du premier défilé du couturier iconique, pour qui art et mode n’ont pas de frontières.
  • Art
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Zoé Terouinard
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Time Out dit

Si vous souhaitez faire une expo dans les jours à venir, il y a fort à parier qu’elle sera consacrée à Yves Saint Laurent. Que ce soit au Louvre, à Orsay, au Centre Pompidou, au musée Picasso, au MAM ou – évidemment – au musée Yves Saint Laurent, le styliste français est partout ! Mais attention, à chaque musée son fil rouge.

Le 29 janvier 1962, rue Spontini, le jeune Yves, alors âgé de 26 ans, s’échappe des ateliers Christian Dior pour présenter la première collection portant son nom. Très vite, il s’impose comme le « petit prince de la mode » grâce à des silhouettes audacieuses et résolument modernes. Ses inspirations ? Aussi multiples que ses créations. La femme Saint Laurent est libérée, sensuelle dans un vestiaire d’homme, puissante et conquérante. Elle n’a que faire des codes liés aux genres. Le couturier se plaisait d’ailleurs à le dire : « Pour moi, rien n'est plus beau qu'une femme dans un vêtement d'homme. »

Ce rejet du vestiaire genré trouve sa source chez Marcel Proust, dont Saint Laurent découvre l'œuvre à l’aube de ses 18 ans. « La question du genre est très présente chez Proust, qui a donné à ses personnages des identités plurielles et changeantes, comme celle d’Albertine. Ce qui a profondément marqué Yves Saint Laurent qui créait son premier smoking en 1966», souligne Mounia Mekouar, commissaire de l’événement. C’est sous cet angle qu’Orsay expose le couturier, en présentant un ensemble de sapes dessinées en 1971 pour le bal Proust donné par le baron et la baronne De Rothschild. Et tout ça dans le magnifique salon de l’Horloge s’il vous plaît !

Si Saint Laurent est évidemment connu pour ses costumes masculins portés par des meufs, c’est bien une robe qui l’a rendu célèbre : celle inspirée par Mondrian. Fini le tableau installé sur la cimaise d’un musée, avec Yves, l’art se porte à même la peau. Matisse, Braque, Picasso, Léger… Tous finissent par inspirer le créateur qui leur rend hommage, collection après collection. C’est cette influence arty que l’on retrouve dans les expos du Centre Pompidou, du MAM et du musée Picasso, où abstraction, pop art et cubisme se déclinent en robes, jupes et chemisiers. « J’aurais aimé être peintre », disait-il. Une chose est sûre, c’était un artiste et c’est en tant que tel qu’il fait aujourd’hui briller le Louvre, à la manière des plus grands maîtres antiques. Au cœur de la galerie d’Apollon du plus célèbre des musées parisiens, on découvre une sélection d’ouvrages cousus d’or, à mi-chemin entre haute couture et joaillerie, mettant en lumière le savoir-faire des artisans français. 

Pour finir ce dantesque parcours hommage, direction son musée éponyme. Le 5, avenue Marceau nous dévoile les coulisses de la maison de couture à grands coups d’archives inédites. Émouvante, cette expo rend compte de la vie qui anime ce lieu si cher dans le cœur d’YSL. « C’est ma maison, c’est une grande joie d’avoir autant d’amour qu’elle me porte. Je parle des ouvrières, des premiers, toute la maison, c’est une maison basée sur l’amour. » La conclusion idéale à un événement colossal, qui témoigne de l’apport unique de Saint Laurent à l’histoire de la mode et, plus largement, à la culture française. Merci Monsieur !

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Adresse
Prix
De gratuit à 17 €
Heures d'ouverture
Selon les musées.
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