Café des Anges

Aucun doute, c’est de sa clique de serveuses – toutes aussi accueillantes que chaleureuses – que le Café des Anges tire son nom. Niveau égalité des sexes, on est loin du gouvernement Ayrault : un garçon pour dix filles, à vue d’œil. A deux pas de la Bastille, rue de la Roquette, on retrouve aux « Anges » (en plus desdites serveuses quasi toutes étrangères) les caractéristiques du Café de l’Industrie, en mieux : joli décor de bistrot un peu old school avec banquettes rouges, service rapide et impeccable, prix très abordables et qualité indéniable. Bien que ce soit un peu moins l’usine qu’à l’Industrie, l’équipe des Anges sert pas loin de 200 couverts au déjeuner et presque autant le soir. Du coup, en cuisine, ça chauffe. De plus, les frites sont maison et rien n’est préparé en amont. Qui dit frite dit burger, un incontournable de chaque bistrot parisien moderne, exercice dans lequel celui-ci se démarque. Pour 9,90 €, on s’offre le « burger des Anges », léger avec son pain de campagne toasté (mais amplement suffisant pour un déjeuner d’autant plus qu’il vient avec salade/frite/coleslaw).

Les affamés se laisseront tenter par une entrée comme un tartare de saumon ou de très bons nems au poulet avec leur délicate enveloppe feuilletée et leur sauce sucrée. Côté glou-glou, n'hésitez pas à taper dans les petits budgets avec les vins du mois, étonnamment peu chers et bien sélectionnés (9 € pour 46 cl et 2,80 € le verre). Hormis les copieux plats du jour à 8,90 €, le Café des Anges propose un poisson quotidien, plus ou moins bien accompagné selon l’humeur du chef. La carte, elle, ne change pas. Pas grave, on ne s’en lasse pas puisque (presque) tout semble alléchant et plutôt bien exécuté. Si l’on devait faire une impasse, ce serait sur les fromages un peu fades et le tiramisu trop crémeux. A part cela, on ne peut que s’enthousiasmer pour ce lieu qui pourrait vite devenir notre cantine ou café préféré (expresso à 1 € au comptoir), d’autant plus que les cuisines sont ouvertes non-stop jusque tard dans la nuit – dîner à minuit ne pose pas de problème. Seules incompréhensions : les pots mayo/moutarde Amora pas très classes et le chauffage à outrance en hiver. De quoi se demander si un tel gaspillage écologique n’a pas un but esthétique : celui de voir les anges se déplumer.